"Je suis passionné par le panda depuis tout gamin grâce à la peluche panda et cette passion enfantine a mûri pour devenir une passion plus scientifique au fil des ans", a déclaré le premier pambassadeur (ambassadeur des pandas) français Jérôme Pouille dans une interview accordée exclusivement à Xinhua.
En tant qu'un des trois pambassadeurs pour la ville chinoise de Chengdu de la province de Sichuan, pays natal des pandas géants, Jérôme Pouille est actuellement à Atlanta aux Etats-Unis pour participer à une cérémonie organisée dans le cadre du Tour mondial pour la préservation des pandas géants.
"J'habitais Clermont-Ferrand et le seul panda vivant en France était au zoo de Vincennes, et il était compliqué pour mes parents de monter dans la capitale pour un panda. Mais ils m'ont offert cette possibilité à l'âge de 16 ans et j'ai pu voir Yen Yen, l'unique panda français, le premier que j'ai vu", se rappelle Jérôme Pouille, qui, si passionné par cette visite, a créé il y a 11 ans un site internet sur le panda géant (www.pandas.fr) pour informer le monde de l'espèce en voie de disparition.
L'an dernier, lorsqu'il a reçu l'information qu'une deuxième édition du concours pambassadeur était lancée, il a immédiatement pensé que c'était pour lui.
La première étape s'est déroulée sur Facebook et il a invité ses amis à soutenir sa candidature. Puis il a été sélectionné comme l'un des 24 demi-finalistes pour la région Europe/Moyen-Orient/Afrique.
"La demi-finale s'est déroulée durant deux jours à Edimbourg (Écosse) [...] Et j'ai eu la chance de figurer parmi les quatre personnes de ma région sélectionnées pour la finale en Chine. La finale a réuni les quatre finalistes de chacune des quatre grandes régions, soit 16 finalistes. Nous avons pu rencontrer des experts du panda à la Base de recherches de Chengdu sur l'élevage du panda géant, nous avons appris à identifier les espèces de bambous appropriées pour le panda, à évaluer l'état de santé des pandas captifs, mais nous avons aussi mené des présentations par équipes. Nous avons également eu la chance de nous rendre dans la réserve naturelle de Longxi-Hongkou, dans l'habitat naturel du panda. Chacune de nos activités a été évaluée et après plusieurs épreuves, le dernier jour, j'ai fini à la première place du concours et ai donc reçu le titre de Chengdu Pambassadeur aux côtés de Mélissa et Erica (les deux autres pambassadrices)", a raconté M. Pouille.
Parlant du rôle de pambassadeur, Jérôme a noté qu'il s'agit d'informer, de préciser, d'expliquer les menaces qui pèsent sur le panda et son habitat, parce que "plus de gens seront concernés par l'avenir du panda, et, plus largement, par l'avenir des espèces animales et végétales, plus ces espèces seront mises en lumière et ainsi les gouvernements auront la pression de les protéger pour les générations futures".
En ce qui concerne le Tour mondial pour la conservation des pandas, il a dit : "C'est une occasion unique de pouvoir rencontrer le personnel, responsables et soigneurs, qui s'occupent des pandas et ainsi d'échanger avec eux sur leurs pratiques, leurs méthodes, leurs idées,... C'est aussi découvrir comment les pandas sont hébergés, dans quelles conditions, et quels sont les efforts des zoos en matière d'éducation à la conservation, ce volet étant un des objectifs majeurs de tout zoo moderne".
"C'est ainsi échanger avec les visiteurs pour les renseigner, les informer, et répondre à leurs questions. Dans certaines villes, les échanges ont été plus nombreux grâce à l'organisation d'activités directement sur place au zoo, activités auxquelles ont pu participer les visiteurs."
Après chacune des étapes, Jérôme Pouille rédige un rapport sur son site internet illustré de nombreuses photos et informations à la fois sur l'historique du zoo, sur les pandas et leurs installations au zoo, et d'autres faits marquants. Pour lui, le cœur du rôle du pambassadeur constitue à partager l'information, sensibiliser, expliquer, notamment pour faire bénéficier les personnes qui ne peuvent pas observer de pandas près de chez eux.
"Dans un monde globalisé, nos actes au quotidien peuvent influencer la limitation de la disparition des écosystèmes partout dans le monde", a dit M. Pouille, ajoutant : "En étant français, je peux agir aussi plus directement, en soutenant financièrement les associations qui œuvrent pour la protection du panda et de son habitat. Je peux aussi effectuer du volontariat en Chine ou tout simplement parler autour de moi de ces questions environnementales et de protection de notre patrimoine vivant, car l'évolution des mentalités est un préalable à l'évolution des pratiques, partout dans le monde."
Après le Tour mondial pour la conservation, Jérôme Pouille veut continuer à communiquer, expliquer, sensibiliser, inciter au changement pour un mode de vie plus durable, plus respectueux de l'environnement, des ressources naturelles et des espèces vivantes, au travers de son site internet ou encore lors d'interventions auprès d'adultes ou d'étudiants.
"Par exemple, Toulouse va accueillir une exposition sur les ours au Muséum d'histoire naturelle et ce sera pour moi l'occasion de participer pour parler du panda géant, et sous couvert de cette espèce emblématique de centaines d'autres espèces rares mais moins connues", a-t-il précisé.