Dans une atmosphère de colère, des marches de protestations ont été observées dans plusieurs provinces tunisiennes pour dénoncer l'assassinat mercredi matin de Chokri Belaïd, l'un des leaders de l'opposition tunisienne. Les manifestants ont scandé des slogans anti-gouvernementaux et des pancartes de soutien à la famille de la victime.
Au cœur de la capitale tunisienne de Tunis, particulièrement face au ministère de l'Intérieur dans l'Avenue Bourguiba, des centaines de Tunisiens se sont rassemblés, appelant les autorités tunisiennes à accélérer les procédures pour arrêter immédiatement tout impliqué dans cette affaire qualifiée par certains manifestants d'assassinat politique, a constaté le correspondant de l'agence de presse Xinhua.
Les manifestants dont le nombre ne cesse de s'augmenter ont demandé la démission du ministre tunisien de l'Intérieur à qui revient, selon eux, la responsabilité d'assurer la sécurité des citoyens et des politiciens du pays.
Dans sa première réaction officielle, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a déclaré mercredi que "l'assassinat de Chokri Belaïd représente un crime contre la Tunisie". M. Jebali a appelé dans ce sens à prévaloir la sagesse et "garder le calme" afin que les réactions sur cet incident "n'engagent pas le pays dans le chaos".
Selon le chef du gouvernement tunisien, cet assassinat est le fruit de la violence verbale qui s'est transformée en une "violence politique" et un "tournant dangereux" ciblant tout le pays. M. Jebali a confirmé que des renseignements préliminaires sur l'identité de l'agresseur de Chokri Belaïd sont disponibles en attendant les résultats de l'enquête.