L'indépendance de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT), dans sa décision d'actualiser le calendrier électoral malgache, a été vivement félicitée par les observateurs politiques malgré les critiques.
La CENIT, soutenue par les représentants de la communauté internationale, a décidé d'actualiser le calendrier électoral initialement prévu, mardi dernier après le conclave qu'ils ont tenu ensemble.
Cette décision de révision a été prise pour tenir compte des retards enregistrés dans la mise en place de la machinerie pré- électorale et des conditionnalités de mise en oeuvre du Programme d'appui au cycle électoral à Madagascar (PACEM), et notamment du respect des délais légaux imposés par le code électoral malgache.
La date du premier tour de la présidentielle est désormais fixée au 24 juillet 2013, le deuxième tour de la présidentielle et les élections législatives auront lieu le 25 septembre et les élections communales le 23 octobre 2013.
Par ailleurs, les débats de ce conclave ont porté sur la proposition d'inverser l'ordre des scrutins faite par le président de la transition, Andry Rajoelina, auprès du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lundi dernier à New York.
L'organisation des législatives avant les présidentielles figurait parmi les trois options étudiées lors du premier conclave d'août 2012, mais n'avait pas fait l'unanimité.
Selon le communiqué de la CENIT, la requête sur la tenue des élections législatives avant celle de présidentielle n'est pas consensuelle vis-à-vis des parties prenantes de ce conclave.
Le président de séance du conclave, le Secrétaire général de la Commission de l'océan Indien (COI), Jean Claude de l'Estrac, a affirmé que "la CENIT a procédé à une réinitialisation du calendrier électoral dans un esprit d'indépendance qui augure bien des suites à donner au processus électoral".
Le représentant du système des Nations Unies à Madagascar, lors du conclave, a complimenté les efforts de la CENIT "qui a fait preuve d'une bonne organisation indépendante, au vu d'une élection apaisée et fiable.
La mouvance Ravalomanana, représenté par le président du Congrès de la Transition, Mamy Rakotoarivelo, a souligné cette institution est indépendante sur sa décision et toutes les parties prenantes de la feuille de route doivent se plier à celle-ci.
Le coordonnateur du parti Tanora malaGasy Vonona (TGV), Hery Rasoamaromaka, parti appartenant au président de la transition ( littéralement traduit, Jeune malgache prêt), a avancé que son parti était surpris de cette décision à quelques jours du délai prévu pour la convocation des électeurs prévu le 8 février.
Hery Rasoamaromaka a critiqué les absences des parties prenantes à la feuille de route lors de ce conclave et que ce report aurait dû être accompagné du changement de l'ordre des élections soit l'organisation des législatives avant les présidentielles selon les désirs de Rajoelina.
Selon la feuille de route de sortie de crise, la CENIT est chargée d'organiser toutes les élections, notamment les élections législatives et municipales. Disposant des pleins pouvoirs dans la gestion de l'ensemble du processus électoral, la CENIT aura la responsabilité d'assurer que les élections se déroulent de manière libre, juste et transparente. Lesdits pleins pouvoirs de la CENIT s'arrêtent à la publication des résultats provisoires des élections.
Le calendrier électoral, d'après la feuille de route, sera déterminé conjointement par la CENIT et les représentants des Nations Unies sur la base du rapport de la mission d'évaluation des besoins électoraux des experts nationaux et internationaux et ce pour organiser des élections crédibles, justes et transparentes dans les meilleurs délais possibles à Madagascar.