L'espace ouest-africain se présente comme une plaque tournante du trafic d'armes, de drogue et de médicaments, a indiqué lundi à Abidjan le représentant régional de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), Pierre Lapaque.
Selon M. Lapaque qui commentait devant la presse le rapport de l'ONU 2012 sur la criminalité transnationale, le volume du trafic de cocaïne transitant par l'Afrique de l'Ouest en provenance d' Amérique latine est estimé à 25 tonnes.
"L'Afrique de l'ouest est une zone de production et de consommation de cocaïne", a énoncé l'expert, relevant que de nombreux criminels cherchent des niches dans l'espace sous- régional.
"Au moins 10% des médicaments essentiels qui circulent en Afrique de l'Ouest sont frauduleux", a-t-il ajouté.
Selon le rapport onusien, le trafic de cocaïne a accentué l' instabilité en Guinée-Bissau, le trafic d'armes à feu a nourri la rébellion dans le nord du Mali, et la piraterie maritime menace le commerce dans le golfe de Guinée.
"Le trafic d'armes et de drogue ainsi que la piraterie maritime accentuent les menaces sur la sécurité en Afrique de l'Ouest, actuellement en guerre contre les jihadistes au Mali", ajoute le document.
Le rapport note par ailleurs que de 10 à 20.000 armes pourraient avoir fait l'objet d'un trafic entre la Libye et le Mali, et indexe la ville de Gao (nord Mali) comme une palque tournante du trafic d'armes au Sahel.
Pour l'expert onusien, ces différents exemples montrent que la criminalité transnationale organisée a pris des "proportions inquiétantes" et constitue désormais une véritable menace pour la sécurité en Afrique de l'Ouest.
Le président de la Commission de la Communauté économique pour le développement de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) Kadré Désiré Ouédraogo a assuré de la vulgarisation du rapport ONU devant permettre de mener des actions correctives nécessaires.
La sécurité dans l'espace CEDEAO en proie à diverses menaces constitue de plus en plus une préoccupation pour les autorités de cette organisation sous-régionale.