Le président kényan sortant, Mwai Kibaki, quittera la scène politique le 9 avril après la passation de pouvoir au quatrième président du pays, Uhuru Kenyatta, après une décennie de performance économique notable.
Quand M. Kibaki a été investi président du Kenya le 30 décembre 2002, il a hérité d'une économie dont la croissance économique avait dégringolé de 4,5 % à 0,6 %, principalement à cause de la corruption et de la mauvaise gestion économique.
M. Kibaki a fait connaître ses intentions pendant son discours d'inauguration dans lequel il a déclaré que l'économie formerait la priorité de son mandant, au cours duquel il tendrait à améliorer l'éducation, les infrastructures et la sécurité, entre autres.
Le pays a promulgué une nouvelle constitution en août 2010, qui a lancé une série de réformes qui a entrainé des changements dans le judiciaire, la police, la commission électorale et d'autres secteurs de la vie publique.
Vendredi dernier, M. Kibaki a participé à sa dernière cérémonie officielle avant de remettre le pouvoir mardi. Il s'agissait d'un déjeuner d'adieu organisé par le Service public après 50 ans de service national à la nation. A cette occasion, qui s'est tenue à Nairobi, M. Kibaki a exprimé sa gratitude au Service public pour le soutien apporté par les fonctionnaires et son gouvernement au cours des dix dernières années.
"Le Service public rend l'Etat visible pour les citoyens et est le lien le plus tangible entre un gouvernement et son peuple. C'est également par le biais des fonctionnaires qu'un gouvernement applique ses politiques. Le Service public kényan est exceptionnel dans son activité".
Le directeur du Service public, Francis Kimenia, a indiqué que le salaire des fonctionnaires s'était énormément amélioré au fil des ans avec des augmentations de salaires avoisinant plus de 300 % en une décennie. Le vice-chancelier de l'Université du Kenya, Olive Mugenda, a déclaré que l'éducation était un secteur qui avait immensément bénéficié des dix années du régime de Kibaki.
Le gouvernement a en effet introduit l'éducation primaire gratuite qui a permis à près de deux millions d'enfants de reprendre le chemin des classes. "Résultat: le taux de transition du primaire au secondaire est passé de 47 % en 2002 à 74 % en 2012. Aujourd'hui, le budget annuel fixé par le gouvernement par enfant est de 12 dollars américains", a indiqué M. Mugenda.
Lors de la passation de pouvoir, le président Kibaki sera le dernier dignitaire à arriver au Centre international des Sports Moi, où se tiendra l'événement, lors d'une cérémonie qui, selon des décrets, doit avoir lieu en journée, entre 10h00 et 14h00. D'après le programme, M. Kenyatta arrivera au stade avant le président sortant, qui à son arrivée passera pour la dernière fois les troupes en revue avant de rejoindre l'estrade principale où il sera reçu par le président entrant.
Contrairement au passé où la cérémonie d'investiture était une affaire peu rigoureuse, sans formule claire, la passation de pouvoir de mardi sera guidée par la constitution.