Les élections locales en Côte d'Ivoire, boycottées par le parti de l'ex président Laurent Gbagbo, se déroulent dans le calme mais sans grande affluence, a constaté à Abidjan un journaliste de Xinhua dimanche à la mi-journée.
Dans la majorité des bureaux de vote ouverts avec un léger retard en raison de la mise en place du matériel électoral ou des agents électoraux, le vote se déroule au compte-gouttes.
Pas de file d'attente, pas de bousculade ou d'engorgement devant les bureaux de vote où les électeurs ne semblent pas pressés de venir accomplir leur devoir civique, a constaté Xinhua dans plusieurs quartiers d'Abidjan.
De même, à l'intérieur du pays, selon des habitants ou des agents électoraux joints au téléphone, les électeurs ne sont pas sortis massivement pour voter mais les opérations se déroulent " dans le calme, sans incidents majeurs".
Le chef de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire ( Onuci), Bert Koenders, a lancé vendredi un appel à la responsabilité de tous les acteurs pour un scrutin apaisé, après avoir constaté une campagne électorale émaillée de "quelques incidents, de violence et d'actes d'intimidation".
Des agents électoraux se disent "pas du tout surpris" par la faible affluence, expliquant que les électeurs viendront en début d'après-midi après les offices religieux du dimanche pour les chrétiens.
Les bureaux de vote prévus pour être fermés à 17h00 (locale et GMT) vont rester ouverts jusqu'à 20h00 à l'ouest du pays, notamment à Kouibly et à Bangolo où jusqu'à 11 h, le vote n'avait pu commencer pour des problèmes organisationnels.
Selon la Commission électorale indépendante (CEI), des candidats ont bloqué le scrutin sous prétexte que l'ordre des candidats sur le bulletin de vote a changé.
La sécurisation des opérations de vote est principalement assurée par les policiers auxquels ont été adjoints des militaires ou des gendarmes dans certains lieux de vote.
Le Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent a clairement déclaré qu'il n'était pas concerné par ce scrutin qu'il qualifie de "mascarade électorale".
Vendredi, la direction du FPI a rendu publique une liste de 15 responsables "suspendus de toutes les activités du parti" pour avoir désobéi au mot d'ordre en faisant acte de candidature.
Il s'agit principalement de quatre maires sortants, d'un maire adjoint sortant et de 10 autres cadres membres des instances du parti.
Le FPI qui a déjà boycotté les législatives de 2011 a subordonné sa participation aux élections locales à l'adoption d'une loi d'amnistie générale, à la libération de toutes les personnes détenues après la crise post-électorale dont son leader Laurent Gbagbo, au retour "sécurisé" des exilés et à la recomposition de la CEI.
Quelque 5,7 millions d'inscrits sont appelés aux urnes pour ce scrutin qui boucle le cycle général des élections en Côte d'Ivoire et est censé assurer le retour à une vie institutionnelle normale après la meurtrière présidentielle de 2010 et les législatives de 2011.
La CEI annonce les premiers résultats pour lundi après-midi.
Quelle 3.024 candidats pour les conseils régionaux et 21.057 pour les conseils municipaux compétissent pour diriger pendant les cinq années à venir les 31 régions et 197 communes de la Côte d'Ivoire.