Le Sénat nigérian a débuté mardi une enquête complète sur la mort d'au moins 185 personnes dans une fusillade ce week-end entre l'armée et des agresseurs à Baga, une communauté de pêcheurs située dans l'État de Borno dans le nord du pays.
David Mark, président de l'Etat de Borno, a demandé une enquête complète sur cet incident au comité de la chambre haute du Parlement sur la défense, la police, la sécurité nationale et le renseignement, sur un point mis à l'ordre du jour par Maina Lawan, sénateur représentant l'État de Borno au Parlement.
Le président du Sénat a déclaré que le Parlement ne ferait pas de présomption pour l'instant sur la responsabilité des nombreuses morts de civils lors des échanges de tirs entre militaires et insurgés ce week-end.
"Le nombre de personnes tuées rapporté est inacceptable, quel que soit le responsable de ces morts. Ce nombre est juste trop élevé", a-t-il dit.
"Nonobstant cela, des règles d'engagement doivent être respectées et ces règles ne comprennent en aucun cas les massacres ou les meurtres extrajudiciaires sous quelque forme que ce soit. Mais je ne souhaite pas en débattre car une commission a déjà été formée par le pouvoir exécutif pour enquêter sur cette affaire", a- t-il dit, ajoutant que ce comité législatif enquêterait sur les faits relatifs à cette attaque pour étudier ce qu'il en est réellement.
M. Mark a déclaré que cette commission d'enquête avait reçu deux semaines pour présenter son rapport au Sénat Il a également demandé aux parlementaires d'observer une minute de silence en l' honneur des victimes de l'attaque de ce week-end.
Au moins 185 morts ont été confirmées dans l'échange de tir ce week-end entre l'armée et des agresseurs présumés d'appartenir à la secte Boko Haram à Baga, ville commerciale à la frontière entre l'État de Borno dans le nord-est du Nigeria et le lac Tchad, selon les autorités militaires.
Cette attaque d'insurgés ce week-end a eu lieu 72 heures à peine après l'approbation par le président nigérian mercredi dernier de la constitution d'un comité de 26 membres pour discuter de manière constructive avec des membres importants de Boko Haram, dans un dialogue fructueux pour définir un cadre complet et utilisable pour résoudre la crise de l'insécurité dans le nord de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
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