De nouvelles concertations sont attendues pour l'élargissement de la composition de 105 à 135 membres du Conseil national de transition (CNT) chargé de la gestion de la transition politique en République centrafricaine (RCA) après la prise du pouvoir de l'ex-alliance rebelle de la Séléka le 24 mars à Bangui.
Une des recommandations du récent sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC, organisation régionale à laquelle la RCA appartient avec neuf autres pays) tenu le 18 avril à N'Djamena au Tchad, cet élargissement provoque une nouvelle agitation au sein des diverses composantes de la société centrafricaine.
Depuis Paris en France où il s'est établi à la suite du décès de l'ex-président en 2011, Guy Kodégué, ancien porte-parole d'Ange-Félix Patassé, a réagi en appelant à de nouvelles élections pour le changement du bureau actuel du Conseil national de transition, sorte d'Assemblée nationale constituante ayant élu le leader de la Séléka, Michel Djotodia, président par intérim.
"Il y a une consultation à faire. Il y a lieu de repartir pour de nouvelles élections", a souligné dans un entretien mardi à Xinhua cet ancien membre du Front pour l'annulation et la reprise des élections (FARE), une coalition de l'opposition mise sur pied à l'initiative de Patassé (renversé par Bozizé en 2003) au terme de la présidentielle et des législatives de janvier 2011 contestées par cette opposition.
Comme bien d'autres voix qui se sont élevées sur place à Bangui, M. Kodégué conteste le choix d'Alexandre Ferdinand Nguendet pour la présidence du CNT en raison de sa proximité avec l'ex-coalition rebelle. "Ça ne favorise pas l'équilibre des pouvoirs pour une bonne gestion de la transition. La présidence du CNT doit revenir à la société civile", revendique-t-il.
Pour lui, le poste devrait même être attribué à une personnalité féminine, à l'exemple de Marie-Noëlle André Koyala, ex-ministre aujourd'hui représentante de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Abidjan en Côte d'Ivoire et candidate aux premières élections du CNT tenues le 15 avril, un scrutin qu'elle avait perdu se classant troisième.
A Bangui, l'heure est à l'expectative. "Pour l'instant, tout est en stand-by. On attend le retour du Premier ministre (Nicolas Tiangaye, en visite en ce moment à Bruxelles en Belgique auprès de la Commission européenne, NDLR). Parce qu'on ne veut pas continuer dans le cafouillage. Il y a d'abord un contentieux à régler : celui des usurpations de postes dans le bureau actuel", mentionne Fulgence Zeneth, représentant des organisations de défense des droits de l'homme au sein de cet organe.
De l'avis de celui-ci aussi, "la nouvelle configuration impose que les choses soient désormais faites dans la transparence. Ça doit aller jusqu'au bureau même du CNT". La société civile centrafricaine, qui demeure active, avait déjà dénoncé les élections au CNT, soutenant que les procédures n'avaient pas été respectées.