Regroupés au sein d'un comité ad hoc créé dès la prise du pouvoir de l'ex-alliance rebelle de la Séléka le 24 mars à Bangui, des représentants de la diaspora de la République centrafricaine (RCA) à Paris en France intensifient leur mobilisation pour la participation à la transition politique amorcée dans leur pays.
Avec parmi ses animateurs Guy Kodégué, ex-parole du défunt président Ange-Félix Patassé (renversé en 2003 par François Bozizé) , cette entité ouverte « à tous les Centrafricains sans distinction d'origines » affirme suivre de près l'évolution de la situation à Bangui avec notamment la mise en place du Conseil national de transition (CNT) au sein duquel ces citoyens attendent prendre une part active.
Représentée seulement par deux membres, Souroumba Saulet et Marie-Noëlle Andé Koyala, actuelle représentante de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture en Côte d'Ivoire et candidate malheureuse à la présidence de cette Assemblée nationale constituante, la diaspora centrafricaine mise sur l'élargissement décidé de la composition du CNT de 105 à 135 membres.
« Pour aller à la paix et la réconciliation nationale, la République centrafricaine a besoin de tous ses fils et filles », plaide Kodégué, soulignant la nécessité pour les nouveaux maîtres de Bangui doivent tendre la main y compris aux responsables du régime déchu de François Bozizé.
Selon lui, la mutualisation des forces est d'autant nécessaire que les caisses de l'Etat centrafricain sont aujourd'hui vides. Victimes de destructions et de pillages, les entreprises locales sont incapables de payer de leurs impôts. Or, les recettes fiscalo- douanières sont la principale des revenus de l'Etat. « Ils (le nouveau pouvoir, NDLR) a besoin d'argent frais. Sinon, il y aura un soulèvement », s'inquiète-t-il.
Comme la société civile, un appel est lancé pour la tenue d'une « conférence nationale souveraine » en vue de conjurer le mauvais sort qui hante la RCA depuis des décennies.