Vingt-deux personnes ont été tuées, dont le chef de la tribu Dinka Ngok et des Casques bleus de l'ONU, lors d'affrontements qui ont eu lieu dans la zone contestée d'Abyei à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur du Soudan.
"La région d'Abyei a été le théâtre d'événements qui ont conduit à l'assassinat du chef de la tribu Dinka Ngok, Kual Deng Majok, deux de ses compagnons, 17 membres de la tribu Miseriya, ainsi que deux soldats de la force de sécurité intérimaire des Nations Unies à Abyei (FISNUA). Douze autres personnes ont également été blessées", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le ministère a exprimé son regret suite à l'incident, exhortant toutes les parties à faire preuve de retenue afin que la sécurité et la coexistence pacifique prévalent et que la paix entre les deux parties soit rétablie.
"Une délégation de Dinka Ngok, dirigée par le vice-président du comité conjoint, accompagné de l'émir Kual Deng Majok de la tribu Dinka Ngok et escortée par une force de la FISNUA dirigée par le commandant de la force de la mission Yohannes, a visité la région du nord d'Abyei où habite la tribu Miseriya, sans notifier les observateurs. La délégation a est allée dans les régions Guli, Tajalli et Difra", selon le ministère.
Un groupe de jeunes hommes de la tribu Miseriya se sont rassemblés et ont demandé à la délégation, qui comprenait l'émir Kual Deng Majok, de rendre des vaches confisquées par Dinka Ngok, a indiqué le communiqué, notant que le débat s'est poursuivi pendant trois heures et s'est terminé par un échange de tirs.
En attendant, le parti du Congrès national du Soudan (PCN, au pouvoir) a regretté les événements survenus dans la région d'Abyei, exprimant l'espoir que la mort de Kual Deng Majok, chef de la tribu Dinka Ngok dans ces événements n'affecterait pas les processus de mise en œuvre de l'accord de coopération signé avec le Soudan du Sud, selon l'agence de presse officielle SUNA.
"Cet incident doit nous pousser à redoubler d'efforts pour mettre en œuvre les accords signés entre les deux pays, et il ne devrait pas être une excuse pour organiser un soulèvement dans cette zone", a déclaré Yasser Yousif, secrétaire d'informations du PCN, cité par l'agence.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères, pour sa part, a publié une déclaration condamnant l'incident de dimanche.
"Ce malheureux incident s'est produit à un moment où les deux pays ont réaffirmé leur forte volonté politique de renforcer leur coopération mutuelle d'une manière qui permet de répondre aux intérêts des deux peuples frères, et après qu'ils aient résolu plusieurs questions de sécurité en suspens et repris la coopération commerciale et pétrolière. Cet incident malheureux et isolé ne devrait pas affecter ces progrès réalisés antérieurement", a indiqué le communiqué.
Le ministère a en outre souligné que les autorités concernées devraient mener une enquête d'urgence complète, transparente et équitable sur l'incident afin que les individus dont l'implication sera prouvée soient traduits en justice.