Le parti d'opposition Oumma a appelé à la formation d'un gouvernement de transition sous l'égide de l'armée pour gérer la période transitoire après la fin du mandat du président Omar el-Béchir, a rapporté lundi le quotidien soudanais Al Ahram Alyoum.
Najeeb Al-Khair Abdul-Wahab, secrétaire du parti Oumma chargé des relations avec l'extérieur, a indiqué que "le Parti du congrès national ne devrait pas hériter des gains politiques résultant de la révolution militaire de 1989".
"Nous ne saluons ni ne condamnons la décision de M. el-Béchir de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel, mais nous voyons l'importance de former un gouvernement de transition qui respecte les accords favorisant la transition pacifique et démocratique et prépare des élections libres et justes suivies par la formation d'une assemblée constituante chargée d'élaborer une nouvelle constitution", a-t-il ajouté.
Cet appel du parti Oumma n'a pas été pris au sérieux par le Parti du congrès national (au pouvoir), qui le considère comme une "réaction politique" et une tentative de retour en arrière.
"L'appel du parti Oumma à la formation d'un gouvernement de transition sous l'égide de l'armée n'est qu'une réaction politique étrange", a indiqué à l'agence Xinhua Rabie Abdul Atti, l'un des membres dirigeants du parti au pouvoir.
"Nous avançons bien dans le développement du travail politique et la transition pacifique du pouvoir. Nous nous attendions à ce que le parti Oumma fasse des propositions qui renforcent le travail politique, mais il veut retourner avec nous au cycle des coups d'Etat militaires et à la militarisation du pouvoir", a-t-il ajouté.
Le président soudanais Omar el-Béchir a récemment annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat présidentiel lors des prochaines élections, prévues pour avril 2015.
M. el-Béchir, qui a pris le pouvoir au Soudan à la suite du coup d'Etat de 1989, a remporté une victoire écrasante aux élections d'avril 2010, lesquelles ont été boycottées par certains partis d'opposition.