Les trois candidats à l'élection présidentielle malgache de juillet prochain, à savoir le président de la transition Andry Rajoelina, l'ex-Première dame Lalao Ravalomanana et l'ancien président Didier Ratsiraka, persistent sur leurs candidatures bien que la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) les aient invités à se retirer de l'élection.
Le 10 mai dernier, le Sommet de l'Organe Troïka des chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC qui a eu lieu au Cap, en Afrique du Sud, a exhorté Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et Lalao Ravalomanana à abandonner leurs candidatures au nom de la paix et de la stabilité qui doivent prévaloir dans la conduite des élections à Madagascar.
Face à la recommandation de la SADC, M. Rajoelina a expliqué lors de sa dernière intervention avec la presse qu'"il ne devrait plus avoir d'exclusion lors de la prochaine élection. Pour l'apaisement, tout le monde devrait pouvoir y participer".
Concernant la candidature de Lalao Ravalomanana, son époux exilé en Afrique du Sud a intervenu par téléphone lors d'un rassemblement de ses partisans du week-end dernier.
"La candidature de celle-ci est légale. Ce sont les candidats impliqués dans le coup d'État de 2009 qui doivent être remis en cause mais Lalao Ravalomanana est une des victimes de ce coup d'État, et a été contrainte à l'exil, c'est pourquoi elle n'a pas rempli les conditions de six mois exigé par les textes".
Quant à Didier Ratsiraka, aucune réaction sur son retrait à la course à la Magistrature suprême n'a été officiellement révélée.
Après la recommandation de la SADC, le Conseil de la Paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine a également exprimé sa préoccupation face à la décision de la CES de valider les candidatures de Lalao Ravalomanana, de Didier Ratsiraka et d'Andry Rajoelina, pour la prochaine élection présidentielle à Madagascar.
Le 15 mai dernier, la Haute Représentante de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, a également réagi suite à la présentation de la candidature de M. Rajoelina aux prochaines élections présidentielles.
Elle a mentionné que "ces candidatures modifient le contexte des élections, et vont pour certaines à l'encontre d'engagements pris".
Par ailleurs, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé lundi sa préoccupation concernant les derniers développements dans le processus électoral à Madagascar.
"La présentation des bulletins de nomination des candidats par le président de transition Andry Rajoelina, Mme Lalao Ravalomanana et par l'ancien président Didier Ratsiraka, ainsi que la décision de la Cour électorale spéciale d'approuver ces candidatures, constituent une violation de l'esprit de la feuille de route sous l'égide de la SADC", a-t-on communiqué.
Cette feuille de route a été concoctée par la SADC en janvier 2011 et constitue le document cadre pour sortir Madagascar de la crise de plus de quatre ans.
Elle a été signée par onze entités politiques malgaches et exige l'organisation des élections à Madagascar comme la voie à suivre après la mise en place des diverses institutions de la transition.