Le bras de fer se durcit entre le gouvernement du Burundi et les enseignants du secondaire regroupés au sein du Conseil National du Personnel de l'Enseignement Secondaire (CONAPES), en grève depuis le 10 juin dernier, suivie une semaine plus tard par une bonne partie de l'enseignement primaire.
Les enseignants crient haut et fort qu'ils sont dans la légalité pour avoir lancé des préavis de grève en bonne et due forme pour une durée indéterminée.
"Nous n'avons pas déposé un autre préavis de grève pour entamer le mouvement de grève le 10 juin dernier parce que nous avions déjà déposé un préavis de grève qui annonçait un mouvement d'arrêt du travail à durée indéterminée que nous avons observé avant et que nous avons suspendu 5 jours après. Il est donc resté en vigueur d'autant plus qu'il y a eu suspension de grève uniquement et non arrêt de grève", a indiqué samedi à Xinhua, Emmanuel Mashandari, président du CONAPES.
Le gouvernement continue de qualifier les mouvements de grève en cours chez les enseignants du primaire et du secondaire d' illégaux.
"La loi ne dispose en aucune de toutes ses dispositions qu'on peut reprendre une grève sur base d'un préavis de grève qui a été suspendu d'une part, et un préavis de grève sort six jours francs avant, ce qu'ils n'ont pas respecté", a réagi Rose Gahiru, la ministre ayant dans ses attributions l'Enseignement de base et secondaire.
Alors que beaucoup de voix se sont levées pour appeler les deux protagonistes (les grévistes et le gouvernement) à s'asseoir autour d'une table pour entamer un dialogue constructif, la ministre Rose Gahiru persiste et signe que "le gouvernement ne dialogue pas avec des gens déjà en grève".
Entre-temps, les enseignants en grève n'ont pas répondu à l' appel lancé par leur ministre de regagner les lieux de travail dès lundi le 19 juin.
Les enseignants en grève réclament principalement l' harmonisation des salaires des fonctionnaires sans toutefois toucher aux acquis qu'ils ont déjà eus lors des négociations antérieures.