Sept chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) sont présents depuis dimanche à Yaoundé au Cameroun pour un sommet de deux jours sur la sûreté et la sécurité dans le golfe de Guinée qui s'ouvre lundi sous l'égide des Nations Unies.
Les présidents Mahamadou Issoufou du Niger, Manuel Pinto da Costa de Sao Tomé & Principe, Teordoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale, Thomas Boni Yayi du Bénin, Goodluck Ebele Jonathan du Nigeria, Blaise Compaoré du Burkina Faso et Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville sont les premiers dirigeants arrivés dans la capitale camerounaise pour cette circonstance, en plus de la vice-présidente de la Gambie, Isatou Njie Saidou.
Selon des sources proches des autorités camerounaises, ils seront rejoints lundi matin, avant l'ouverture du sommet, par le Gabonais Ali Bongo Ondimba, le Tchadien Idriss Deby Itno et l'Ivoirien Alassane Ouattara.
Sur les 10 pays de la CEEAC et les 8 de la CEDEAO, c'est un total de 10 chefs d'Etat qui prendront ainsi part à ce premier sommet des deux organisations régionales africaines et de la Commission du golfe de Guinée sur la piraterie maritime et les vols à main armée en mer dans le golfe de Guinée.
Projetées depuis 2011 par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ces assises auxquelles sont attendus 25 pays et délégations auraient dû se tenir deux mois plus tôt, en avril, mais des défaillances d'organisation au Cameroun ont poussé au report. Le principal enjeu est la sécurisation d'un espace jugé vital, qui représente l'une des principales routes maritimes du commerce mondial, mais en proie à des actes de grand banditisme et de piraterie.
Dans son rapport publié le 18 juin, le Bureau maritime international établit une liste de 966 marins ayant été victimes d'attaques dans cette région en 2012, et estime entre 34 et 101 millions de dollars américains le coût des marchandises volées par les pirates.
Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef de bureau régional de l'ONU pour l'Afrique centrale, Abou Moussa, présent également à Yaoundé, s'est inquiété dans un communiqué parvenu à Xinhua de ce que "les actes criminels des pirates aux larges des côtes du golfe de Guinée constituent une menace grave non seulement pour la paix et la sécurité, mais aussi pour l'économie de l'ensemble de la région".
D'un point de vue géographique, le golfe de Guinée est décrit comme une zone maritime située à l'Ouest de l'Afrique, dont les eaux s'étendent sur 6.000 km, partant du Cap de Las Palmas à l'Angola. Elle couvre dix pays dont quatre d'Afrique de l'Ouest (Ghana, Togo, Bénin et Nigeria) et six d'Afrique centrale (Angola, Cameroun, Congo, Guinée équatoriale, Gabon, Sao Tomé & Principe).
Mais au plan institutionnel, ce groupe de pays de l'Afrique centrale est celui qui compose le golfe de Guinée, en plus de la République démocratique du Congo (RDC) et du Nigeria, seul pays d'Afrique de l'Ouest dans cette configuration.
Ces huit pays forment la Commission du golfe de Guinée créée en 2001 à Libreville au Gabon, avec pour principale mission de renforcer les capacités de ses Etats membres et d'asseoir une coopération dans les domaines de l'exploitation des ressources naturelles, de la sécurité et de la défense.
Approuvé par la résolution 2039 du Conseil de sécurité des Nations Unies après la 2018 du 31 octobre 2011, le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC, de la CEDEAO et du golfe de Guinée vise à élaborer une stratégie régionale commune de lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, d'après le programme officiel.
Il y est attendu l'adoption d'un mémorandum d'entente entre les trois organisations sur la sûreté et la sécurité dans l'espace maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, une déclaration des chefs d'Etat et de gouvernement puis un code de conduite sur la prévention et la répression des actes de piraterie, des vols à main armée à l'encontre des navires et des activités maritimes illicites dans les deux régions.
Ces documents avaient déjà été validés lors d'une réunion ministérielle en mars à Cotonou au Bénin.