Le ministère djiboutien des Affaires Musulmanes organise depuis samedi un atelier de renforcement des capacités des religieux dans le domaine de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF).
La pratique des MGF est généralisée à l'ensemble de la population féminine djiboutienne. Plus de 98% des enfants de sexe féminin âgées de 7 jours à 8 ans et plus subissent l'excision ou l' infibulation ou bien les deux.
Une enquête réalisée par le Comité nationale de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes (CNPLTN) montre que 82% des femmes interrogées (490 femmes entre 15 et 50 ans) ont subi des MGF.
Organisé en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l' Enfance (Uncief), cet atelier de cinq jours a pour objectif de renforcer les capacités des prédicateurs religieux oeuvrant dans le cadre du dialogue communautaire qu'ils animent deux fois par mois sur les ondes de la radiotélévision locale et dans les Centres de Développement Communautaire (CDC).
Depuis plusieurs années, les autorités djiboutiennes ont réalisé que l'engagement des religieux demeure capital pour atteindre des résultats concrets dans le cadre de l'abandon de toutes formes d'excisions et la lutte contre les violences faites aux femmes.
"Nous sommes convaincus que les oulémas, prédicateurs et autres leaders d'opinion religieux sont l'épine dorsale de notre programme national de lutte contre les mutilations génitales féminines", a déclaré le secrétaire général du ministère djiboutien des Affaires Musulmanes, M. Mohamed Houssein, en rappelant que le regard de l'Islam sur les MGF est clair : "les MGF sont contraires aux principes de l'Islam".
Dans le cadre de son programme d'abandon de toutes les formes d' excision, Djibouti a publié en juin 2012, avec le concours du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), son premier guide destiné aux imams des moquées et aux prédicateurs.
Selon le FNUAP, chaque année, plus de trois millions de femmes et de filles affrontent le risque des mutilations et ablations génitales.