La décision du chef d'état-major tunisien Rachis Ammar de sortir en retraite a été perçue par 61% des Tunisiens en tant qu'indice alarmant. Cependant, une majorité soit 47% se veulent convaincus par les propos du général Ammar durant son intervention télévisée, a-t-on appris mercredi du l' institut "Tunisie Sondages".
Le chef d'état-major des trois armées tunisiennes a fait la surprise des Tunisiens dans la soirée de lundi passé où il apparait pour la première fois depuis le déclenchement de la révolution du 14 janvier 2011 autour d'un plateau-débat de la chaine de télévision privée.
L'annonce de sa retraite, la situation sécuritaire de la Tunisie, les dangers qui menacent la stabilité du pays ainsi que les défaillances derrières la montée du terrorisme étaient les principales grandes lignes de l'intervention du responsable militaire tunisien.
43% des Tunisiens estiment que ce passage télévisé et l' annonce du départ du général Ammar à la retraite "ne viennent pas au bon moment contre 40% pensant que c'était le bon moment tandis que 17% des enquêtés étaient indécis en la matière", selon Wajdi Ben Rejeb responsable de "Tunisie Sondages" contacté par l'Agence de presse Xinhua.
Le départ du chef d'état-major tunisien a été différemment interprété par la classe politique. Certains ont avancé l' hypothèse d'un sentiment de mécontentement quant à une récente campagne de dénigrement ciblant l'institution militaire alors que d'autres politiciens pensent que le "général" (Rachid Ammar) a émis un message alarmant aux autorités de son pays qui se veut menacé par une présence effective du terrorisme.
S'agissant de l'interprétation des citoyens du départ à la retraire du général Rachid Ammar, "les résultats du sondage révèlent que 81% des interrogés se veulent persuadés que certaines raisons se cachent certes derrière cette décision", a encore confié à Xinhua M. Wajdi Ben Rejeb de "Tunisie Sondages".
En effet, 37% des Tunisiens ont établi une liaison entre le départ du "général" et des enjeux politiques internes qui prévalent en Tunisie, 21% l'expliquent par des enjeux politiques externes, 14% pensent que Rachid Ammar pourrait avoir des ambitions politiques et 9% en ont fait allusion à l'échec actuel de l'armée tunisienne dans sa mission dans la montagne Chaâmbi ( centre-ouest) où plus d'une vingtaine de terroristes armés ont réussi à déjouer une zone militaire fermée.
Mené en ligne dans la journée du 25 juin 2013, ce sondage d' opinion a ciblé un échantillon de 2 710 personnes représentatif de la population tunisienne âgée de plus de 18 ans.