Sept partis politiques tunisiens entre autre le parti islamiste Ennahdha majoritaire au pouvoir et son allié le Congrès pour la République se sont retirés mardi de la séance inaugurale du congrès national contre la violence et le terrorisme qui se poursuivra sur deux journées à Tunis.
Les partis retirés des travaux du congrès contre la violence et le terroriste ont protesté contre l' exclusion adoptée par bon nombre des organisateurs de cet événement. En plus, les représentants d' Ennahdha n' ont pas apprécié des slogans accusant leur leader Rached Ghanouchi d' être derrière l' assassinat de l' opposant Chokri Belaïd.
Ce dernier était à l' origine de l' idée d' un congrès contre le terrorisme et la violence en Tunisie avant d' être assassiné par balles le 6 février dernier tout près de sa maison dans la capitale tunisienne. Des membres d' une mouvance islamiste radicale, dont certains en état d' arrestation, ont été soupçonnés dans cette affaire par les autorités tunisiennes.
Organisé sous l' égide de l' Union générale tunisienne du Travail (UGTT), la Ligue tunisienne des droits de l' Homme, l' Ordre des avocats et l' Institut arabe des droits de l' Homme, cette manifestation antiviolence a enregistré certaines scènes de violence physique et verbale ciblant des présents pro-islamistes, a constaté le correspondant de l' Agence de presse Xinhua.
Activiste islamiste et président de l' Association pour la sensibilisation et de la réforme, Adel Almi a été qualifié de terroriste par bon nombre de militants du Front populaire, une coalition de partis de gauche.
Ces derniers ont refusé la présence d' Adel Almi en scandant des slogans hostiles aux dirigeants islamistes au pouvoir d' autant plus que certains se sont mis à crier "Chokri Belaïd est martyr ... qui a tué Belaïd ?". Le militant islamiste ainsi que des membres de la Ligue de protection de la révolution (organisme pro-islamiste) ont été dégagé du Palais des congrès qui abrite les travaux de ce congrès.
Ces réactions hostiles à la présence de certains islamistes ont été regrettées par des dirigeants de la centrale syndicale (UGTT) dont son secrétaire général adjoint Samir Cheffi qui a affirmé à la presse être surpris par ces scènes de violence tout en les qualifiant de "honteuses".
Coordinateur général de ce congrès, Ghazi Ghraïri, a déclaré que cet événement "ambitionne de contribuer dans la conception d' une stratégie nationale anti-terrorisme et contre la violence (...) deux phénomène qui s' amplifient davantage". D' après lui, "toutes les parties politiques et la société civile devraient signer une charte nationale en la matière".
M. Ghraïri qui n' est autre que le secrétaire général de l' Académie internationale de droit constitutionnel, a confié à Xinhua que les congressistes proposeront à l' issue de cette manifestation de faire du 6 février de chaque année une journée nationale contre la violence avec à l' ordre du jour des campagnes de sensibilisation ciblant les enfants, écoliers et collégiens.
Les organisateurs de ce congrès national ont invité quelques 300 associations et pas moins de 47 partis politiques y compris ceux représentés à l' Assemblée constituante. Les assises de ce rendez-vous devraient aboutir au lancement d' un observatoire de lutte contre la violence et le terrorisme avec la prérogative de se constituer partie civile, faire recours à la justice et ayant pour mission la documentation et la "cueillette" des dépassements et des violations enregistrés en la matière.