Lors d'une séance plénière, l'Assemblée constituante tunisienne a entamé lundi le débat général sur le projet de la nouvelle Constitution paraphé par le président de l'Assemblée Mustapha Ben Jaafar en date du 1er juin 2013.
Ont pris part à cette séance notamment l' ancien président de la période transitoire, Foued Mebazaa ainsi que le président du parti islamiste Ennahdha (majoritaire au pouvoir) Rached Ghanouchi, certains responsables dont le ministre de la Justice Nadhir Ben Amou et des personnalités nationales comme Mustapha Filali, membre de la première Assemblée constituante de 1956.
L' allocution du rapporteur général de la Constitution Habib Khedher interrompue par bon nombre de députés de l' opposition, le président de l' Assemblée M. Ben Jaafar a été obligé de lever la séance plénière, a constaté le correspondant de l' Agence de presse Xinhua.
La suspension de la séance revient essentiellement à la protestation d' un important nombre de députés de l' opposition contre l' actuel projet de la Constitution. Dans un communiqué, ces députés rejettent cette version et réclament plutôt l' examen de la version consensuelle proposée par les comités constituants
En effet, l' opposition considère la version du comité de rédaction de la nouvelle Constitution comme étant le fruit d' une opération frauduleuse et une violation à l' article 104 des dispositions du régime interne de la Constituante relatif à la rédaction de la Constitution.
"Débutants en politique", les députés de l' opposition qui ont interrompu la parole au rapporteur général de la Constitution "s' opposent à l' intérêt général de leur pays", a commenté la première vice-présidente de la Constituante Meherzia Laabidi dans une déclaration à la presse.
En dehors de l' Assemblée constituante, quelques dizaines de militants de gauche tunisienne (appartenant en grande partie à la coalition du Front populaire) se sont rassemblés exprimant leur refus de l' actuelle version de la Constitution débattue par les élus du peuple.
Les manifestants ont scandés des slogans anti-islamistes et hostiles à la politique adoptée par le parti Ennahdha et à sa gestion des affaires de l' Etat, par ailleurs, des critiques ont adressé aux rédacteurs de la Constitution qui se veut, selon les protestataires, un projet dictatorial menaçant les libertés individuelles et collectives des Tunisiens.