Le fonctionnement des conseils communaux dans les 13 communes de la mairie de Bujumbura accuse une faiblesse notoire sur l'état de connaissances des valeurs et principes démocratiques, a indiqué jeudi à Bujumbura Mme Justine Nkurunziza, présidente de la Coalition de la Société Civile pour le Monitoring Electoral (COSOME).
Mme Nkurunziza, qui intervenait lors de la présentation d'un rapport de sondage commandité par la COSOME sur l'état de la démocratie au sein des conseils communaux en mairie de Bujumbura, a parlé de ''constat amer'' après avoir découvert qu'une large majorité des élus locaux au niveau des communes de la mairie de Bujumbura ignorent leurs rôles ainsi que les relations entre les administrateurs communaux et les présidents des conseils communaux.
Certains élus, a fait remarquer Mme Nkurunziza, estiment à tort qu'ils seraient au service de l'administrateur ou du président du conseil communal ''alors qu'ils sont là en tant qu' ils leurs collaborateurs dans la gestion de la commune''.
Quelques conseillers communaux ayant fait objet d'enquête, a affirmé Mme Nkurunziza, sont convaincus qu'ils sont dans les organes communaux « pour servir leurs formations politiques d' origine et non pour servir la population », a-t-elle martelé.
Très peu d'élus locaux dans la mairie de Bujumbura connaissent les textes sur base desquels les conseils communaux sont appelés à fonctionner pour n'avoir jamais eu accès à des documents importants les régissant comme la loi communale, le code électoral et la constitution.
Pour Mme Nkurunziza, en l'absence d'une législation spécifique sur une décentralisation effective au sein de la mairie de Bujumbura, ces lacunes ne peuvent être comblées que par le renforcement des capacités de ces élus locaux.
L'autre gros défi à relever, a-t-elle poursuivi, est le fait que la plupart de ces conseillers communaux ne résident pas dans les communes où ils ont été élus. Cela fait que les électeurs qui leur ont fait confiance en votant pour eux ne savent même pas où les trouver pour leur soumettre des doléances éventuelles, a dit Mme Nkurunziza.
Les conseillers communaux n'arrivent pas également à exercer pleinement leurs attributions faute d'infrastructures pour pouvoir réceptionner les doléances populaires, s'est-elle plainte en ajoutant que la concentration du pouvoir au sein de la mairie est à l'origine du manque de moyens dans les communes de la municipalité urbaine.
Cette situation est aggravée par des irrégularités des rencontres de travail entre ces élus parce que bien d'entre eux sont occupés à temps plein occupé par leurs professions rémunérées au cours des jours ouvrables, a commenté Mme Nkurunziza.
Pour remédier à cette situation, elle a plaidé pour le renforcement des capacités des membres de ces conseils communaux pour leur doter des connaissances sur leurs attributions effectives. Les futurs conseillers communaux attendus en 2015 devraient être élus en tenant compte de leur statut de résident dans leur commune pour pouvoir en maîtriser les enjeux et les plans stratégiques pour favoriser un développement durable, a-t-elle recommandé.