Des experts du Burundi, du Rwanda et de la RDC, membres de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) se réunissent à Bujumbura depuis lundi dans un séminaire-atelier de cinq jours pour valider les rapports relatifs à l'audit financier de la la Banque de Développement des Etats des Grands Lacs (BDEGL) et une étude pour la relance de cette banque après une longue période de léthargie.
"Le présent séminaire-atelier constitue une plateforme d' experts pour échanger, élaborer et proposer une vision de notre banque (BDEGL, ndlr) dans une optique de pérennité. Nous nous félicitons du choix du thème, en l'occurrence orientations de la relance et du développement de la BDEGL", a souligné le ministre burundais des Finances et de la Planification du Développement Economique, Tabou Abdallah Manirakiza, qui a ouvert les travaux.
Il a formulé l'espoir que les débats qui sortiront de ces assises aboutiront à la concrétisation d'une vision d'avenir propre de cette banque qui lui permettra de renforcer sa position face à ses partenaires et ainsi apporter une plus-value dans la sous-région.
Les experts encouragent la BDEGL à poursuivre son orientation stratégique aux secteurs des infrastructures et à entreprendre les réformes structurelles nécessaires à la bonne gouvernance, à sa modernisation et à sa transformation. Le soutien au secteur privé et l'encouragement des Partenariats Publics Privés (PPP) en tant que catalyseurs de la croissance devront être également des axes stratégiques que la Banque devra explorer.
"Les Etats s'attendent à ce que la banque soit un allié stratégique solide et fiable pour l'essor économique de nos pays. Sa contribution dans les projets structurants comme notamment les infrastructures, l'énergie, l'alimentation et l'approvisionnement en eau potable permettra l'intégration économique et sociale des économies de nos pays", a déclaré M. Manirakiza.
La première tentative de relance de cette banque qui a été créée par les Etats membres en 1977 (Burundi, Rwanda, RDC) et qui est tombée en situation de cessation de paiement depuis 1993 suite aux crises que les trois pays ont traversées a été faite en 2007 avec dans ses priorités l'investissement.
Ce fut une étape importante car deux ans plus tard en 2009, un acte d'engagement en 10 points fut signé par les Etats membres qui débloquèrent un fonds de redémarrage de 450 mille dollars à raison de 150 Dollars chacun.
En outre, l'un des préalables pour cette relance, à savoir le recouvrement des créances sur la RDC, la SINELAC (Société Internationale d'Electricité des pays des Grands Lacs) et la REGIDESO (Régie de production et de distribution des eaux et de l' électricité au Burundi) a été réalisé en janvier 2012 grâce à la signature par les trois pays d'un accord de restructuration et d' apurement de leurs dettes.
Seule la RDC doit à ce jour 31 millions de dollars à cette banque et s'est engagée à rembourser 4 millions de dollars tous les six mois.