Plusieurs milliers de partisans du président destitué Mohamed Morsi ont mené des manifestations à travers l'Egypte vendredi pour demander sa restauration alors que les forces de sécurité ont intensifié leur présence autour des principales places et voies.
Trois personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans des accrochages entre partistans pro-Morsi et des citoyens locaux dans les gouvernorats de Sharqiyah et Port Saïd, ont fait savoir des médias étatiques et des responsables de la santé.
Les confrontations ont débuté à Sharqiyah quand les manifestants ont tenté de prendre d'assaut un bâtiment du gouvernement dans la ville de Zagazig. Les tués ont été touchés par des tirs dans la poitrine, selon le sous-secrétaire du ministère de la Santé Atef Aefiyah.
Des conflits similaires entre citoyens et manifestants ont également surgit dans la ville côtière d'Alexandrie, la ville deltaïque de Mansourah et le gouvernorat de Beheira, faisant des dizaines de blessés.
Ailleurs au Caire, un policier et un passant ont été tués par des tirs et un autre policier a été gravement blessé quand un groupe de tireurs masqués a ouvert le feu à l'aveugle dans un poste de contrôle du district d'Al-Nozaha dans l'est du Caire tôt vendredi.
Plus tard le même jour, des centaines de partisans pro-Morsi ont manifesté dans les principales places du Caire.
Les forces de police ont tiré du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants pro-Morsi sur la place du Sphinx après la prière du vendredi. Des coups de feu ont été entendus près de la place, et les forces de sécurité ont ensuite fermé le Pont du 15 Mai aussitôt pour empêcher les manifestants de tirer depuis le pont, comme cela s'était produit le 15 août.
A l'ouest du Caire, des centaines de partisans pro-Morsi ont marché près de la mosquée de Rabaa, un de leurs deux principaux sites de sit-in dispersés par la police le 14 août.
Mido Mohamed, professeur âgé de la trentaine manifestant dans le district de Mohandesine, a dit à Xinhua qu'il participait aux manifestations pour prouver qu'arrêter les dirigeants à la tête des Frères musulmans ne ferait pas cesser "les appels à la légitimité."
Les manifestations ont par ailleurs fortement perturbé le trafic dans la rue Haram et le district d'Heliopolis du Caire, où des centaines de manifestants ont encerclé le commissariat de police d'Ain Shams pour appeler à la libération de membres des Frères musulmans.
Jeudi, jour précédent les manifestations prévues à l'échelle du pays, le porte-parole du ministère de l'Intérieur avait informé que le ministère "userait de balles réelles d'après le fondement du droit légitime à la défense."
Le gouvernement égyptien a également exhorté dans une parution dans la presse les participants à tenir des manifestations paisibles, respecter l'état d'urgence et l'heure du couvre-feu.
Le couvre-feu, imposé dans 14 gouvernorats, dont la capitale cairote, débute à 21H00 (1900 GMT) jusqu'à 06H00 du matin (0400 GMT) tous les jours sauf le vendredi où il commence à 19H00 (1700 GMT).
Plus de 350 membres des Frères musulmans ont été arrêtés jusqu'à présent, d'après l'agence de presse officielle MENA.