La classe politique tunisienne (pouvoir et opposition) ont pu se trouver vendredi autour de la même table du "dialogue national" pour entamer un agenda de quatre semaines qualifiées localement des plus décisives quant à l'avenir du pays vu la conjoncture sécuritaire et socioéconomique dégradante qu'il traverse.
Quelques 21 partis politiques tunisiens y compris deux parmi la Troïka (coalition tripartite au pouvoir dirigée par le parti islamiste Ennahdha) ont signé la feuille de route de sortie de crise proposée par un quartette parrainant le dialogue national composé des deux centrales syndicale (UGTT) et patronale (UTICA), l'Ordre des avocats et la Ligue des droits de l'Homme.
Cette feuille de route impose aux différents protagonistes (précisément ceux prenant part au dialogue en plus de l'Assemblée constituante) de suivre un agenda bien déterminé réparti sur quatre semaines lors desquelles trois processus devront être accomplis en l'occurrence les processus gouvernemental, constituant et électoral.
En effet, la séance inaugurale du dialogue national, tenue vendredi, a déjà constituée la première pierre d'édifice sur la voie du consensus avec une promesse officielle émanant de l'actuel Chef du gouvernement Ali Laarayedh de quitter le pouvoir trois semaines après le démarrage du dialogue.
En revanche, la centrale syndicale a annoncé en la personne de son secrétaire général Houcine Abassi que le "compte à rebours" pour l'exécution de la feuille de route a été officiellement déclenché aujourd'hui samedi 26 octobre 2013.
Une promesse présentée par voie écrite de la part de M. Laarayedh au quartette mais toutefois conditionnée par la complémentarité de toutes les dispositions de la feuille de route. "L'engagement ne doit pas être unilatéral ...On ne cède jamais l'Etat au vide et au chaos", a accentué le Premier ministre tunisien vendredi dans la soirée s'adressant à ses compatriotes.
Pour ce qui est du processus gouvernemental, la première semaine (à partir du début du compte à rebours) sera consacrée aux pourparlers sur le choix et l'annonce du nom d'un nouveau Chef de gouvernement devant être indépendant. Ce dernier sera chargé dans les deux semaines qui suivent à composer son cabinet, après quoi l'actuel gouvernement se trouvera dans l'obligation de présenter officiellement sa démission.
Le nouveau gouvernement sera par la suite approuvé par l'Assemblée constituante, toujours selon la feuille de route proposée par le quartette pour sortir de l'actuelle crise et "pièce motrice" du dialogue national.
Du côté du processus constituant, la feuille de route oblige l'Assemblée constituante à parachever toutes ses missions dans un délai de quatre semaines toujours à compter du déclenchement du compte à rebours (samedi 26 octobre). La première semaine sera dédiée au choix des membres de l'instance électorale et sa mise en exercice.
Un code électoral devra impérativement être conçu et publié dans les deux premières semaines tandis que la fixation de dates définitives et fixes pour les prochaines échéances électorales devra se faire obligatoirement dans un délai maximum de 3 semaines. Finalement, la nouvelle Constitution sera toujours dans l'obligation approuvée par les députés de la Constituante.
Dans ce sens, une séance plénière du dialogue national s'est convenue samedi le maintien de l'ancien "comité d'experts" (désigné par la Constituante) et qui renforcera les travaux de la "commission constituante des consensus autour de la Constitution" certains professeurs en droits constitutionnel et experts en linguistique seraient convoqués pour apporter main forte dans la révision du projet de la Constitution, comme annoncé par le patron de la centrale ouvrière M. Abassi.
Le démarrage du dialogue national en Tunisie et un relatif consensus réussi entre les différents "rivaux" politiques portant sur davantage de concessions servant l'intérêt du pays, la situation sécuritaire ne cesse de préoccuper à la fois les dirigeants en place et les partenaires étrangers.
En une seule semaine, trois attaques terroristes ont ciblé l'appareil sécuritaire tunisien dans trois provinces du pays. Le bilan faisait état de 9 gardes nationaux et agents de sécurité tués outre plusieurs blessés, dans l'attente du bilan officiel du ministère de l'intérieur. Bon nombre de terroristes ont été neutralisés, dautres interpellés et des suspects arrêtés.