Le chef d'Etat tunisien Moncef Marzouki a prolongé dimanche l'Etat d'urgence jusqu'à fin juin 2014, a-t-on appris auprès du bureau de communication de la présidence de la République tunisienne.
"Le président de la République tunisienne Moncef Marzouki a prorogé l'état d'urgence sur le territoire de la République jusqu'à la fin du mois de juin 2014", indique un communiqué de la présidence de la République.
En vigueur depuis janvier 2011, l'Etat d'urgence a été prolongé depuis lors vu l'instabilité de la situation sécuritaire du pays essentiellement dans les derniers mois avec multiples actes de violences dont les derniers en date des affrontements meurtriers avec des terroristes présumés extrémistes religieux.
En octobre, plusieurs gardes nationaux et agents de l'ordre ont péri dans des embuscades terroristes visant l'appareil sécuritaire dans les provinces de Béja, au nord-ouest, Sidi Bouzid au centre et Bizerte à l'extrême-nord du pays.
Sans faire des pertes humaines à part lui-même, un kamikaze s'est fait exploser mercredi dernier en pleine zone touristique de la province de Sousse (côtes-Est et l'un des principaux sites balnéaires du pays). Le même jour, un second attentat-suicide a été désamorcé par les forces spéciales anti-terroristes à Monastir, province voisine à Sousse.
Le prolongement de l'Etat d'urgence d'environ 8 mois survient le lendemain de la date limite (samedi) pour annoncer le nom du nouveau Chef du gouvernement émanant du dialogue national regroupant 21 partis politiques sous l'égide d'un quartette de médiation conduit par la puissante centrale ouvrière, l'Union générale tunisienne du Travail (UGTT).
Ancien ministre sous l'époque du premier président tunisien Habib Bourguiba (1955-1987), Ahmed Mestiri est en éminente concurrence avec Mohamed Naceur, un autre ministre de Bourguiba et ancien ministre des Affaires sociales du gouvernement post-révolution de Béji Caïd Essebsi (2011). Deux autres candidats sont en lice pour ce poste en l'occurrence l'ex-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Mohamed Kamel Nabli et l'expert économique Jaloul Ayed.