La presse française décrit vendredi une situation chaotique à Bangui, où l'armée hexagonale s' efforce de ramener un peu de calme.
Les forces françaises déployées en République centrafricaine (RCA) ont lancé "jeudi à l'aube (..) une opération de sécurisation de plusieurs quartiers agités de la capitale (centrafricaine)" (Le Figaro), alors que "la peur règne sur la ville" (Le Monde).
Le journal français de droite Le Figaro rend compte d'une "dé monstration de force française à Bangui", où, précise le quotidien, 600 soldats de l'opération Sangaris se sont déployés dans les quartiers de la ville "pour tenter d'endiguer les violences des derniers jours".
"Une manoeuvre imposante qui intervient au lendemain d'une journée particulièrement chaotique dans la ville, où incidents et accrochages se sont multipliés dans la plus totale confusion, causant la mort d'au moins 44 personnes selon la Croix-Rouge", indique Le Figaro.
"Ce déploiement appuyé", selon les termes d'un commandant de l' opération Sangaris, "représente un vrai changement dans la tactique française", ajoute le journal, qui décrit l'accueil mitig é que réserve la population de Bangui, partagée selon son appartenance religieuse et politique, aux militaires français.
Selon un témoin chrétien, cité par Le Figaro, "c'est la seule présence française qui (..) a permis à Bangui de connaître jeudi une journée à peu près calme".
Pour le grand journal français Le Monde, "les appels au calme du président (de transition Michel) Djotodia et des dignitaires religieux restent sans effet" dans la capitale, dont "les habitants vivent dans la peur des massacres".
"Bangui est d'autant plus la proie d'un inextricable chaos que certaines forces étrangères s'en mêlent", souligne le quotidien du soir, qui mentionne un récent échange de tirs nourris entre les unités tchadienne et burundaise de la Misca, la force de l'Union africaine (UA) sous mandat de l'ONU.
"Le rôle des Tchadiens à Bangui est très critiqué", ajoute Le Monde, précisant qu'il leur est reproché de défendre les quartiers musulmans contre les anti-Balaka (milices d'auto-défense chré tiennes).
Cette attitude revient à prendre parti dans un conflit centrafricain de plus en plus ouvertement confessionnel, opposant musulmans, assimilés à l'ex-rébellion Séléka, et chrétiens, associ és aux anti-Balaka.
Quant au Parisien, il estime que la France est en train de s' enliser "dans le bourbier centrafricain", notant que "plus les jours passent, et plus il apparaît que l'opération Sangaris, lancé e il y a trois semaines (le 5 décembre dernier), se heurte sur le terrain à des difficultés plus grandes que prévu".
"La présence des quelque 1.600 militaires français déployés essentiellement dans la capitale n'est pas encore parvenue à enrayer la spirale des exactions. (..) Et la France semble prise au piège de cette intervention militaire", regrette ce journal populaire français.