Les combattants libyens qui avaient bénéficié du soutien de l'OTAN ont perpétré l'attaque contre la mission américaine à Benghazi qui a entraîné la mort de quatre Américains l'année dernière, a rapporté samedi le New York Times.
Une enquête menée par le New York Times et publiée sur son site internet n'a débouché sur "aucune preuve indiquant qu'Al-Qaïda ou d'autres groupes terroristes internationaux ont eu le moindre rôle dans cet assaut".
Cette attaque a été perpétrée par des combattants locaux qui avaient directement bénéficié du soutien étendu en force de frappe aérienne et en logistique lors de l'insurrection contre l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, selon l'enquête qui s'appuie sur des entretiens réalisés auprès de Libyens qui ont été témoins de l'attaque.
L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, un officier du département d'Etat et deux anciens membres des Navy Seals (force spéciale de la Marine de guerre américaine) chargés de la sécurité au consulat sont morts le 11 septembre 2012 dans "l'attaque la plus importante contre les installations américaines" depuis le 11 septembre 2001.
L'attentat avait été en grande partie alimenté par la colère à l'égard d'un film amateur islamophobe tourné aux Etats-Unis et diffusé sur internet, a rappelé le quotidien, qui ajoute qu'il est difficile de discerner les amis des alliés de circonstance dans les pays dotés d'une culture affectée par des décennies de sentiments anti-Occident.
Le New York Times a accusé Ahmed Abu Khattala, un chef de milice locale qui "n'a aucune affiliation connue avec les groupes terroristes", d'avoir orchestré l'attaque, avant d'indiquer que les autorités américaines le considéraient comme "l'un des principaux suspects".
Cette conclusion est en contradiction avec une thèse populaire selon laquelle l'attaque a été perpétrée par Al-Qaïda. L'administration Obama a été accusée de dissimuler les preuves confirmant le rôle d'Al-Qaïda dans l'attaque de manière à éviter de remettre en question les revendications du président américain selon lesquelles le groupe terroriste a été décimé après la mort d'Oussama ben Laden.