Le collectif représentant les prisonniers membres du groupe basque ETA ont pris une autre fin pour terminer définitivement leur lutte en vue de l'indépendance basque (nord de l'Espagne) en reconnaissant, dans une déclaration faite samedi, la justice espagnole et les souffrances qu'ils ont causées.
Quelque 600 membres de l'ETA sont actuellement dans les prisons espagnoles. Ils ont longuement prétendu être prisonniers politiques, exigeant un traitement différent de criminels, ce que le gouvernement a toujours refusé.
La déclaration de samedi, faite deux ans après que l'ETA eut annoncé un cessez-le-feu définitif, peut être vue comme un pas significatif vers un abandon définitif de leurs armes.
"Nous reconnaissons, en toute sincérité, les souffrances et les dommages causés à toutes les parties", a déclaré le collectif EPPK, qui représente les condamnés de l'ETA, dans la déclaration publiée par le journal Gara qui a servi de porte-parole du groupe.
"Nous prenons l'entière responsabilité des conséquences de nos activités politiques", indique la déclaration, qui a été favorablement accueillie dimanche par la plupart des partis politiques de l'Espagne, sauf le Parti populaire (PP, droite) au pouvoir.
Le Parti socialiste (PSOE, opposition) a décrit cette déclaration comme "une avancée significative".
Le porte-parole du gouvernement régional basque, dirigé par le Parti nationaliste basque (PNV), considère la déclaration des prisonniers de l'ETA comme étant "positive", tout en soulignant l'importance de "la traduire en actions", tandis que divers groupes pro-indépendants tels que Sortu estiment que c'est "un pas en avant important unilatéral".
Le PP a indiqué pour sa part que cette déclaration est "insuffisante", alors que l'Association des victimes du terrorisme, qui a des liens avec le PP, a souligné qu'il s'agit d'une stratégie conçue pour permettre les prisonniers de l'ETA d'être relâchés plus tôt.