La résurgence ces derniers jours des attaques des bandes armées sur des routes du pays préoccupe les populations et les autorités.
Avec le début du déploiement des forces de sécurité ivoiriennes dans des régions du pays, le phénomène des bandes armées écumant les routes avait connu une accalmie. Cette accalmie a été rompue ces derniers jours avec des attaques de ces quidams signalées dans plusieurs zones.
Le 4 avril, trois autobus de transport interurbain ont été mitraillés à l'entrée de Yamousoukro (centre), la capitale politique et administrative du pays, faisant plusieurs blessés.
"C'est à proximité du corridor d'entrée que nous avons vu quatre individus puissamment armés sortir des broussailles d'un côté de la voie. Par la suite, d'autres inconnus armés sont sortis de l'autre côté de la voie et ont libéré des tirs en direction des autobus pour les contraindre à s'arrêter", a expliqué le conducteur de l'un des autobus.
De vendredi à dimanche, au moins cinq attaques perpétrées par une bande armée ont été enregistrées sur des axes routiers des départements de Dimbokro et Toumodi (Centre), faisant au moins un blessé.
Plusieurs semaines auparavant, ces individus avaient commis des forfaits sur une voie menant à Katiola (nord).
UN SYSTEME D'ESCORTE
Pour endiguer l'insécurité qui se développe sur les routes avec les attaques sporadiques des bandes armées, des autorités sécuritaires ont préconisé une collaboration active et sincère de la population avec les forces de sécurité en dénonçant la présence d'individus suspects en armes et en alertant avec célérité les agents de l'ordre dans des situations de détresse.
"Nous avons décidé de mettre en place un système d'escorte. Désormais, la gendarmerie escorte les premiers véhicules qui prennent la route ainsi que les derniers dans la soirée", a expliqué à un journaliste samedi un officier.
Fin août, un système d'escorte militaire avait été également mis sur pied dans le nord du pays pour freiner les attaques fréquentes des individus armés sur les routes.
Selon des officiers, il s'agit d'une mesure visant à protéger les automobilistes, en majorité les camions et autobus de transport en commun qui arrivent dans la soirée dans la zone, contre les individus armés appelés communément "coupeurs de route" qui écument les tronçons.
"Tous les soirs, à partir de 18 heures, nous demandons aux camions et autocars de marquer un arrêt. Une fois regroupés, nous les escortons en convoi à partir de 20 heures à une vitesse modérée jusqu'à leur destination", a confié un militaire basé à Ferkéssédougou (nord).
Ces convois sécurisés par les forces de l'ordre permettent aux engins et à leurs occupants d'arriver à bon port car les individus armés sont découragés dans leur tentative, a-t-il ajouté.
Les militaires et gendarmes exhortent ainsi les usagers des routes de la région à se soumettre à la discipline sécuritaire.
ACTIONS D'ENVERGURE POUR ENDIGUER LE FLEAU
Sous la houlette du gouvernement, des actions d'envergure se sont succédé dans les régions ivoiriens, à l'exemple de l'opération militaire baptisée "Téré" visant à mener une lutte farouche contre les "coupeurs de route".
Les autorités militaires ont par ailleurs entrepris des tournées pour des consignes idoines aux militaires et gendarmes en charge de la sécurité.
A la mi-mars, le mnistre Ivoirien délégué à la défense Paul Koffi Koffi a visité les régions stratégiques du pays dans cette optique.
"Il s'agit de lutter de manière énergique contre ces malfaiteurs afin de pacifier nos routes et permettre aux populations de circuler dans la quiétude" a affirmé le ministre délégué à la défense Paul Koffi Koffi à Guiglo (ouest), à l'occasion de cette tournée.
Emboîtant le pas au ministre, le commandat des forces terrestres de l'armée ivoirienne le général Gaoussou Touré a organisé une tournée le week-end dernier dans les zones frontalières de l'ouest et de l'est afin d'exhorter les forces de sécurité à une sécurisation "optimale" de ces zones et à lutter contre les bandes armées.
A l'occasion d'un message officiel à la Nation, le président ivoirien Alassane Ouattara était lui-même monté au créneau et avait anoncé des "mesures vigoureuses".
Se prononçant sur la question, il a réitéré la détermination de son pays à éradiquer le fléau, notant que les forces de sécurité seraient "sans pitié" pour les bandes armées qui écument les routes et qui sèment la terreur au sein des populations.
La Côte d'Ivoire sort de manière progressive d'une crise post- électorale aiguë qui a secoué le pays cinq mois durant, faisant au moins 3 000 morts. Mais les attaques régulières sèment encore l'inquiétude au sein des populations.
La crise a accentué la circulation et la prolifération illicite d'armes qui ont occasionné l'insécurité dans plusieurs régions dont notamment le nord, l'ouest, le centre et le sud du pays.
Les individus puissamment armés communément appelés "coupeurs de route" tendent des embuscades sur des routes au centre, au nord, au sud et à l'ouest du pays et les attaques perpétrées par ceux-ci ont déjà fait plusieurs morts.
Face aux actions récurrentes de ces bandes armées, les autorités du pays ont tiré la sonnette d'alarme et tentent de prendre les dispositions idoines.
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