Des risques de conflit violent existeraient au Burundi malgré les dividendes de l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi (AAPRB) d'août 2000, a estimé mercredi à Bujumbura le consultant international en médiation et prévention des conflits, Gérard Nduwayo.
M. Nduwayo, qui intervenait lors d'un séminaire sur les fondements de paix positive, le Burundi fait face à quatre principaux risques de conflit violent.
Il a cité les spéculations et tensions autour du processus électoral attendu en 2015, l'incompatibilité des buts poursuivis par les adversaires politiques qui n'est pas suffisamment contrôlée par les cadres existants de débat dans les institutions, le déficit de dialogue entre les partenaires politiques ainsi que les tensions ravivées par les conflits fonciers et la militarisation de la jeunesse.
Evoquant les pistes de solutions par rapport à cette problématique, l'expert Nduwayo a plaidé d'abord sur la nécessité de mise en place d'un système d'alerte précoce et de suivi régulier des indicateurs de paix à l'approche des élections.
En seconde position, M. Nduwayo a suggéré l'initiation d'une réflexion nationale sur la nécessité de mettre sur pied une architecture nationale de paix notamment à travers la création d' un ministère en charge de la paix et de la réconciliation pour consolider les acquis de l'accord de paix d'Arusha.
Pour l'expert, une telle architecture pourrait impulser une nouvelle culture de prévention des conflits qui inclurait des acteurs étatiques et non étatiques.
D'après lui, l'expérience a prouvé que des pays en situation post-conflit comme le Burundi courent le risque de retomber dans la violence quelques années après des accords de paix si les mécanismes de prévention des conflits ne sont pas enclenchés rapidement.