Le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) a remporté les deux sièges de député de la diaspora et porte à 57 son nombre total de sièges à l'Assemblée nationale, selon les résultats provisoires publiés par la Commission nationale électorale (CNE).
Le PAIGC, qui comptait 67 députés dans la législature précédente, a perdu ainsi 10 sièges à l'issue des élections du 13 avril dernier, alors que son principal rival, le Parti de la rénovation sociale, passe de 28 à 41 députés, selon les résultats provisoires.
Même s'il continue de détenir la majorité absolue à l'Assemblée, le PAIGC, écarté du pouvoir par le coup d'Etat du 12 avril 2012, n'aura qu'une marge de manœuvre réduite dans le futur Parlement en raison des divergences qui sont apparues en son sein lors de son dernier congrès en janvier, estiment les analystes.
Les mêmes analystes prédisent que la situation serait difficile pour le PAIGC, si son candidat, José Mario Vaz, perd le second tour de la présidentielle, prévu le 18 mai prochain, face au candidat indépendant Nuno Gomes Nabiam.
Ce dernier a intensifié au cours des derniers jours les contacts avec divers partis et anciens candidats, notamment avec le Parti de la Rénovation Sociale (PRS), dont le fondateur, Kumba Yala, décédé le 4 avril, soutenait sa candidature.
Mais, le soutien de tous les électeurs du PRS à M. Nabiam n'est pas évident, car il est possible, selon les analystes, que des membres de ce parti négocient un éventuel vote en faveur de José Mario Vaz, contre un poste de président de l'Assemblée nationale, réservé en principe au parti majoritaire, en l'occurrence, le PAIGC.
Les résultats définitifs des élections générales, présidentielles et législatives du 13 avril, seront proclamés la semaine prochaine après examen des contestations pour irrégularités introduites par deux partis : le Parti de la nouvelle démocratie et le Parti de la convergence démocratique.
Ces deux partis politiques ont accusé la commission électorale d'avoir attribué à tort deux sièges qui leur revenaient au PAIGC et au PRS.
De son côté, le PRS soutient qu'il doit avoir deux sièges supplémentaires.
Quoi qu'il en soit, le PAIGC reste toujours le grand vainqueur des dernières élections parlementaires du 13 avril. Son comité central a commencé depuis vendredi à réfléchir sur la formation du futur gouvernement.
Le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouedraogo, et le représentant du secrétaire général de l'ONU dans le pays, José Ramos Horta, avaient exhorté les partis politiques à former un gouvernement inclusif, quels que soient les résultats des élections législatives.
Malgré ces demandes de la communauté internationale, le PAIGC ne veut pas d'autres forces politiques dans leur futur gouvernement, ont révélé les sources proches de ce parti.