Dernière mise à jour à 14h27 le 31/08
Le gouvernement algérien a fait part de sa volonté à rationaliser les dépenses publiques après la chute des cours du pétrole, en promettant toutefois de ne pas toucher aux acquis sociaux des citoyens et à la politique de développement économique engagée depuis une quinzaine d'années.
"Des actions de rationalisation sont et seront menées pour mieux maîtriser les dépenses de l'Etat (...) tout en préservant les acquis sociaux et en puisant le moins possible dans notre trésor de famille constitué de nos réserves (de change)", a promis le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui présidait, samedi à Alger, une rencontre entre le gouvernement et les walis (préfets) des 48 départements que compte le pays.
Malgré une timide amélioration des cours du brut, samedi, le Brent (référence pour le pétrole algérien) affichait 47,16 dollars. En glissement annuel (52 semaines), l'or noir a perdu 53% de sa valeur.
Les hydrocarbures représentent en moyenne 96% des recettes de l'Algérie, alors que les prix du Brent sont passés de 110 dollars/baril en juin 2014 à seulement moins de 50 dollars/baril de nos jours.
Si cette situation continue de perdurer, des analystes algériens avaient estimé au début de la crise (juin 2014) que le pays pouvait, grâce à ses réserves de change, tenir pendant trois ans.
Mais selon les données du FMI émises en avril dernier, les réserves de change de l'Algérie ont baissé de 11,6 milliards de dollars en janvier 2015, soit la plus forte baisse mensuelle depuis plus 30 ans.
A ce rythme, les avoirs du pays en devises étrangères seront consommés en 15 mois, ajoutait la même source, qui avertissait qu'avec des réserves évaluées à 179 milliards de dollars à la fin 2014, un tel rythme de dépenses, s'il est maintenu, conduirait à un épuisement des réserves de change en un peu plus d'un an.
ENCOURAGER L'INVESTISSEMENT LOCAL
Dans le contexte de crise que traverse le pays à cause du recul des recettes des hydrocarbures, le gouvernement Sellal veut responsabiliser davantage les responsables locaux.
Pour ce faire, il a appelé les walis à veiller à l'amélioration de l'attractivité territoriale à travers l'encouragement de l'investissement local, le tout afin de diversifier l'économie nationale.
Pour mettre chacun devant ses responsabilités, M. Sellal a dit que désormais les walis seront évalués sur la base des créations d'activités et d'emplois, l'implantation d'investissements et d'entreprises et l'évolution de l'attractivité économique des territoires dont ils ont la responsabilité.
Recommandant aux walis d'avantager les secteurs jugés porteurs, tels que l'agriculture, les industries de transformation, le tourisme, la pétrochimie, les nouvelles technologies de l'information et de la communication ainsi que les énergies renouvelables, le Premier ministre a fait remarquer que toute initiative serait vouée à l'échec si l'on n'en fait pas "sauter les verrous" qui paralysent les initiatives, notamment la complexité des procédures, les confusions de prérogatives et de missions, les réflexes de passivité ainsi que les comportements bureaucratiques.
Même si le gouvernement semble bannir le mot "austérité" de son vocabulaire et préfère le substituer par celui de "rationalisation des dépenses", des mesures de restriction sont déjà entrées en vigueur. Il s'agit entre autres d'un meilleur contrôle du commerce extérieur, notamment la sortie des devises pour l'importation des voitures. Une mesure accompagnée par l'imposition de taxes supplémentaires sur toutes les transactions sur les véhicules.
Autre mesure importante prise par l'exécutif consiste à ne pas entamer de nouveaux projets d'infrastructure (routes, bâtiments, etc).
Par contre, la politique du gouvernement en matière de subvention (pain, lait, énergies, eau, éducation, santé) reste inchangée pour l'heure.