Dernière mise à jour à 09h42 le 28/10
Le président intérimaire du Burkina Faso, Michel Kafando a rendu mardi un "vibrant hommage" au Conseil national de la transition (CNT, Parlement), pour avoir coordonné la résistance au coup d'Etat déjoué du 16 septembre dernier.
"Mon adresse solennelle de ce matin (du mardi) se veut aussi être un témoignage de gratitude (...) aux membres du CNT et à son du Président Moumina Chériff Sy (...) pour leur rôle joué, lors du plus ignoble attentat à la liberté du peuple burkinabè, le 16 septembre 2015", a déclaré le président Kafando sous les acclamations des 85 députés présents sur les 90 que compte le Parlement.
C'est en vertu de l'article 51 de la Constitution burkinabè qui stipule que "le Président du Faso communique avec l'Assemblée nationale, soit en personne, soit par des messages qu'il fait lire par le Président de l'Assemblée nationale", que M. Kafando s'est adressé au Parlement, une première fois depuis plusieurs décennies.
Le 16 septembre dernier, des soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), proches de l'ancien président BlaiseCompaoré, avaient fait irruption dans le palais présidentiel en plein conseil des ministres, prenant en otage le président Michel Kafando, le Premier ministre, Zida et des ministres, avant de proclamer le coup d'Etat le lendemain.
Mais les putschistes se sont vite heurtés à une fronde généralisée de la population et de l'armée "régulière", galvanisées par les appels du président du CNT, M. Sy, qui s'est proclamé président par intérim.
"Pendant les sept jours où la République a failli plonger dans le chaos et alors que l'exécutif était embastillé, le législatif a assuré, dans la clandestinité, la continuité et la légitimité", a reconnu M. Kafando.
Il a, en outre, indiqué que c'est grâce au concours de la jeunesse, de l'armée loyale, de la société civile, des syndicats, de la presse et de toutes les autres forces vives que l'unité et la stabilité de la nation ont été sauvegardées.
Quatorze personnes ont été tuées et plus de 250 autres blessées suite aux violences liées à ce putsch avorté qui est intervenu à quelques jours de l'ouverture des campagnes électorales en vue du double scrutin présidentiel et législatif qui devait se tenir, le 11 octobre dernier, et qui aura finalement lieu, le 29 novembre.
"Nous cheminons ensemble sur ce grand boulevard de l'espérance qui nous conduit tout droit vers les échéances électorales. Ensemble, nous relèverons ce grand défi (...)", a conclu le président Kafando.