Dernière mise à jour à 08h18 le 11/11
Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constituent "une sérieuse" menace pour la stabilité du système financier international, ont averti des experts réunis à Dakar.
Ces experts qui se réunissaient à l'occasion de la 15ème réunion du Comité intergouvernemental d'Action contre le blanchiment d'argent en Afrique de l'Ouest (GIABA), estiment que ces pratiques illicites fragilisent les économies des pays surtout en développement.
Selon le ministre sénégalais de l'Economie et des Finances, Amadou Bâ, les activités financières illicites engendrent "un manque à gagner pour les pays africains entre 30 et 60 milliards de dollars par an (soit 16 500 et 33 milliards de francs CFA)".
En outre, a-t-il relevé, ces activités "menacent la stabilité du système financier international et l'équilibre de nos fragiles économies".
Aussi, a-t-il invité les acteurs de la sous-région ouest-africaine à engager un combat "sérieux contre la criminalité financière, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme".
Pour le ministre, le montant perdu ces 15 dernières années du fait d'activités financières illicites et le financement du terrorisme "aurait permis d'éponger la totalité de la dette extérieure" de la sous-région.
Pour lutter contre ces fléaux, le GIABA a décidé de mettre en place un nouveau plan stratégique 2016-2020, qui sera mis en œuvre par le Sénégal, le Ghana et le Nigéria.
Evoquant le bilan de la lutte contre le blanchiment de capitaux au Sénégal, Wally Ndour, président de la Cellule nationale de traitement des informations financières, a indiqué ses service ont récupéré 678 millions de FCFA suite à la condamnation de personne mis en cause dans des opérations suspectes. En outre deux terrains ont été saisis.
Selon lui, les opérations en question concernent aussi bien des Sénégalais que des étrangers. Il a toutefois signalé qu'aucun homme politique n'en fait partie "pour l'instant".