Une classe moyenne émergente en Afrique

Avec l’essor de la classe moyenne africaine et son fort potentiel de consommation et demande intérieure à la hausse, il faudra compter sur l’Afrique dans le futur. La Banque africaine de développement (BAD) a indiqué que les investissements étrangers sur le continent noir ont atteint un record de 80 milliards de dollars en 2014. De plus, les capitaux ne sont plus uniquement investis dans l’exploitation des ressources naturelles mais aussi dans la fabrication.

La classe moyenne représente l’arrivée d’une nouvelle classe de consommateurs qui exigent des services publics de haute qualité. Ce phénomène va impulser une dynamique, l’émergence de nouveaux secteurs et d’opportunités, notamment dans la télécommunication, les véhicules, la grande vente au détail et les banques. «Le continent africain deviendra le nouveau point de la croissance économique après l’Asie avec la nette progression de la classe moyenne», a expliqué Lin Jianzhen, spécialiste des études du développement africain.　

L’émergence de la classe moyenne africaine joue un rôle économique et social déterminant, puisqu’elle représente un moteur de croissance, mais cette tendance reste encore controversée. Dans un rapport en 2011 intitulé «la Classe moyenne africaine», la BAD définit la classe moyenne africaine comme étant composée d'individus dépensant par jour entre 2 et 20 dollars. Selon cette définition, 370 millions d’Africains appartiendraient à ce groupe, soit 34% de la population totale qui est de 1,1 milliard de personnes. Le nombre des ménages a dépassé les 15 millions dans les 11 pays subsahariens en 2014, contre 4,6 millions en 2000 et 2,4 millions en 1990.　

Selon le rapport «Statuts et stratégies de la classe moyenne africaine» appuyé récemment par le groupe France-Afrique de l’Ouest, IPSOS et BearingPoint, cette classe moyenne africaine se caractérise par un travail, et en quête de toute opportunité rentable. Soixante-douze pour cent d’entre eux ont l’habitude de mettre de côté de l’argent chaque mois. Certains font aussi du commerce, managent une entreprise ou travaillent à temps partiel.

Le président du groupe France-Afrique de l’Ouest a insisté sur la nécessité de mener des études sur la révolution de cette classe pour répondre à leur besoin spécifique. Ils ont démarré une coopération avec Carrefour pour lancer d’ici la fin de l’année un centre commercial à Abidjan (Côte d’Ivoire). Les deux parties ont également le projet d’ouvrir plus de 80 complexes commerciaux d’ici dix ans.

Ainsi, les autorités africaines doivent prendre des mesures économiques et sociales, notamment dans la construction des infrastructures, l’éducation et les soins médicaux, visant à réduire le taux de pauvreté et encourager l’essor de la classe moyenne.