Han Lin, sa femme Qian Jin (à gauche), leur fille et sa mère partagent des moments heureux dans leur maison à Beijing. (Feng Yongbin/China Daily) |
Han Lin n'a pas parlé à son père depuis deux mois. L'une des raisons est que le vieil homme veut que sa petite-fille d'un an vienne vivre à Xuzhou, dans la province du Jiangsu, afin qu'il puisse mieux s'occuper d'elle, mais la ville est à 4 heures de train de Beijing, et son fil s'y est catégoriquement opposé. Alors que cette situation pourrait sembler bien étrange pour les personnes vivant aux États-Unis ou au Royaume-Uni, le dilemme de Han est très courant en Chine, particulièrement parmi la classe dite moyenne dont le nombre en croissant. Et ce n'est qu'un des nombreux problèmes auxquels ils doivent faire face.
Un récent rapport publié par The Times de Londres décrit la classe moyenne chinoise comme « en voie de devenir le bloc social le plus puissant de la planète». Le journal de Wall Street a cité des statistiques de McKinsey & Co, qui définit ce groupe comme ceux dont les revenus disponibles annuels atteignent entre 16 000 et 34 000 dollars.
Han, ingénieur informatique dans une société américaine et son épouse Qian Jin, comptable d'une entreprise privée chinoise, ont été surpris de figurer dans cette catégorie.
« La classe moyenne ? Donnez-moi ce statut quand j'aurai au moins deux maisons et un hukou de Beijing», a répondu Qian. Le hukou étant un enregistrement permanent des ménages dans la ville, ce qui permet d'accéder aux privilèges complets en matière de logement, d'éducation et de santé.
Le logement est devenu le point le plus important pour la plupart des familles chinoises urbaines, suivi de près par l'éducation des enfants .
Le prix d'un appartement de 100 mètres carrés autour du troisième périphérique de Beijing, à environ 10 km du centre-ville, s'est multiplié par quatre par rapport à 2005