Dernière mise à jour à 13h51 le 16/02
La 2ème conférence parlementaire africaine sur la migration a débuté ses travaux lundi dans la capitale djiboutienne.
Organisées par l'Union parlementaire africaine (UPA) avec le concours de l'Union Interparlementaire (UIP), des parlementaires européens et des experts d'organisations internationales traitant de la question des migrations sont également conviés à ces assises qui s'étaleront sur deux jours.
Cette année, le thème retenu pour la deuxième édition de cette conférence est "la contribution des migrants africains au développement des pays d'origine et de destination".
L'objectif de cette conférence est de mobiliser les parlementaires, en tant qu'acteurs politiques incontournables, autour de ce phénomène qui, quoique source d'opportunités pour les pays de destination et les pays d'origine, ainsi que pour les individus, les familles et les communautés, se pose aujourd'hui comme un défi majeur pour les décideurs à l'échelle africaine et mondiale.
Par ailleurs, plusieurs autres questions sont aussi inscrites à l'ordre du jour de cette rencontre. Il s'agit, entre autres, de la mise en perspective des migrations et de l'Agenda 2030 pour le développement durable, du cadre juridique et des politiques internationales régissant les migrations, des corrélations entre migrations et développement, des droits de l'homme et du renforcement de la coopération internationale pour contenir l'insécurité comme nouvel enjeu des migrations.
Au cours de leurs travaux, les législateurs africains dresseront également un état des lieux sur les migrations de la Corne de l'Afrique, les régions de transit et celles de destination des migrants et des réfugiés.
Au programme également de ces deux jours de conférence, des débats interactifs sur les liens et les effets de la migration avec le développement. Les discussions seront axées sur les liens intrinsèques entre migration et développement, des facteurs de la migration et de la contribution, souvent méconnue et parfois sous-estimée, des migrants dans leurs pays d'origine et de destination. Il s'agira aussi d'étudier les mesures susceptibles de maximiser cette contribution.
Lors de cette première journée de la conférence, de nombreuses interventions des experts de l'Organisation Internationale des Migrations ont permis de remettre en contexte les dimensions parfois dramatiques dans lesquels se déroulent ces mouvements humains. Le cas des naufrages qui ont causé la mort de milliers de migrants éthiopiens, érythréens, somaliens et djiboutiens à proximité des rivages de l'Europe du Sud ces dernières années, particulièrement en 2015, a notamment été évoqué.
"Cette conférence doit être un bel exemple de coopération internationale interparlementaire efficace dont le seul souci est de faire des propositions pertinentes. Elle sera donc un espace d'échanges d'expérience, d'échanges de points de vue, et la base d'une vraie réflexion sur la thématique à l'ordre du jour", a déclaré le président de l'Assemblée nationale djiboutienne, Mohamed Ali Houmed, dans une allocution effectuée lors de la cérémonie d'ouverture de cette conférence.
Il a demandé par ailleurs que les discussions qui seront engagées durant ces deux jours aboutissent à la présentation des propositions législatives cohérentes et pertinentes concernant cette problématique sans perdre de vue la dimension internationale de ce phénomène.
De son côté le secrétaire général de l'Union parlementaire africaine (UPA), Koffi Nzi, a fait savoir que son institution s'efforce de mobiliser les parlementaires, en tant qu'acteurs politiques majeurs, autour des enjeux liés à la migration.
Il a souligné cependant que les causes de la migration restent toujours les mêmes. "Le phénomène de la migration, nous renvoie toujours malheureusement aux questions liées au chômage des jeunes et à la pauvreté, aux conflits armés, et à nos systèmes de gouvernance globale", a-t-il dit.
La première édition de cette conférence s'est tenue du 22 au 24 mai 2008 à Rabat au Maroc. Elle avait pour thème "Afrique et migrations : défis et solutions". La déclaration finale adoptée à l'issue de la conférence a proposé l'institutionnalisation de la conférence parlementaire africaine sur la migration.