Dernière mise à jour à 08h49 le 24/02
Le gouvernement zimbabwéen a ordonné lundi à six compagnies d'exploitation diamantifère d'arrêter immédiatement leurs opérations dans les mines de Marange (est).
Le ministre des Mines Walter Chidhakwa a informé les directeurs de ces six sociétés que leurs licences avaient expiré et qu'ils avaient 90 jours pour libérer les lieux et retirer leurs équipements.
Cette décision a été prise après que ces entreprises ont rejeté la proposition du gouvernement de fusionner leurs activités et de confier à l'Etat une participation de 50% dans la nouvelle entité.
Après avoir fait la chasse aux mineurs individuels, le Zimbabwe avait permis aux grandes entreprises d'exploiter les champs diamantifères de Marange en 2010. Le pays avait commencé à fournir des pierres précieuses sur le marché international un an plus tard.
Toutefois, en raison de la baisse des gisements alluviaux de diamants, la production s'est élevée à 3,3 millions de carats en 2015 contre 12 millions de carats en 2012, entraînant l'an dernier une forte baisse des revenus et la contraction du secteur minier.
En conséquence, la croissance économique du Zimbabwe a également ralenti pour atteindre 1,5% l'an dernier, le plus bas niveau depuis six ans. C'est pour augmenter les recettes que le gouvernement zimbabwéen a alors proposé cette fusion.
Après le refus des sociétés concernées, les autorités ont décidé de créer une société nationale, la Zimbabwe Consolidated Diamond Company, destinée à contrôler toutes les réserves de diamants du pays.
Shingai Manyeruke, directeur général d'Anjin Investments, l'une des six entreprises concernées, a déclaré à Xinhua que les sociétés ont été toutes étonnées par la décision brutale des autorités d'Harare.
"Tout s'est passé tellement vite. Cette information nous a surpris et des consultations sont en cours entre tous les actionnaires. Dès qu'elles prendront fin, nous allons présenter une position commune", a-t-il dit par téléphone.
Les champs diamantifères de Marange ont été découverts en 2006 et on estime qu'ils recèlent un quart des réserves mondiales de diamant.