Dernière mise à jour à 09h13 le 16/03
Les pays africains ont été exhortés à mutualiser leurs forces pour lutter efficacement contre la cybercriminalité, lors d'une rencontre internationale sur la cybercriminalité en Afrique mardi à Dakar.
"La stratégie pour la sécurité numérique n'est pas une singularité nationale. Elle existe de plus en plus dans tous les pays. Le cyberespace n'a pas de frontière", a expliqué le Directeur général adjoint de l'Agence nationale française de la sécurité des systèmes d'information, l'amiral Dominique Riban.
Aujourd'hui, a-t-il ajouté, "les attaquants viennent de n'importe où dans le monde. Ils passent par différents pays avant d'arriver sur le système".
Donc, ce n'est que par une collaboration étroite entre les pays, qu'ils arriveront à vaincre cette cybermalveillance, cette cybercriminalité, pour pouvoir progresser, a-t-il estimé.
"La cybersécurité ne pose pas seulement en termes techniques, même si la technique est essentielle. C'est aussi un sujet politique. C'est pour cela que chaque Etat doit aujourd'hui concevoir le cadre de sa réflexion et d'actions pour porter sa politique de cybersécurité", a poursuivi l'expert français en cyberespace.
Les Etats-Unis estiment à 500 milliards de dollars l'économie parallèle engendrée par la cybercriminalité, à travers le monde, d'après lui.
Pour sa part, le conseiller technique de l'Autorité de Régulation des Télécommunications de Côte d'Ivoire, Philippe Kouamé, a indiqué que son pays a subi un préjudice financier de près de quatre milliards de F CFA en 2015, à cause de la cybercriminalité.
"Ce chiffre à notre niveau est en baisse, par rapport à l'année 2014, où il était évalué à 5,280 milliards", a-t-il ajouté.
Pour sa part, El Hadji Ndiogou Diouf, directeur de cabinet du ministre sénégalais de la Promotion des investissements, a souligné que "la cybersécurité est une composante majeure de la sécurité globale des Etats. Le cyberespace reste un outil de propagande et source de financement des activités illicites".
"Lutter contre la cybercriminalité revient à garantir la sécurité d'un Etat, renforcer la protection des usagers de l'Internet, réduire tous les actes de malveillance et assurer l'émergence commune", a-t-il poursuivi.
Dans cette perspective, a-t-il conclu, l'Etat a un plus grand rôle à jouer, parce que dans le cadre d'une cybersurveillance, il lui revient d'instaurer un dialogue permanent entre les pouvoirs publics, les acteurs privés et la société civile.
La rencontre de Dakar sur la cybercriminalité regroupe de nombreux experts d'agences gouvernementales africaines et internationales, qui vont discuter pendant deux jours sur des questions liées à la cybercriminalité et les démarches à adopter pour la sécurisation des systèmes d'information.