Dernière mise à jour à 08h50 le 17/03
Le président de Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, a renvoyé la loi pour la sécurisation de l'avortement devant le Parlement, du fait que "certains points de définition de la loi ne sont pas clairs".
Lors d'une réunion officielle avec un groupe de représentantes des femmes cette semaine, le président Koroma a déclaré qu'il n'y avait pas de définition clair en ce qui concerne "le praticien médical".
Il y a une divergence de définition avec celle de l'Association médicale et dentaire de Sierra Leone, a-t-il affirmé.
"Le droit à la vie est un principe inscrit dans la Constitution, donc bien que nous devions adapter nationalement et reconnaître le protocole de Maputo, je pense que nous devons suivre le processus prévu par la loi", a déclaré le président.
Toutefois, les sentiments au cours de cette réunion étaient partagés, certaines femmes saluant les propos du président tandis que d'autres réclamaient qu'il promulgue cette loi.
En Sierra Leone, la loi sur l'avortement de 1861 rend illicite tout avortement. Cette loi génère des risques pour les femmes, fait valoir le groupe pro-avortement 50/50 dans un communiqué plaidant pour la promulgation de cette loi.
Cette organisation rapporte que la Sierra Leone a l'un des taux de mortalité les plus élevés au monde, selon un rapport de l'OMS de 2015.
"Cela ne peut pas continuer, nous nous tiendrons aux côtés des Sierra-Léonaises jusqu'à ce qu'elles reçoivent le droit de décider de leur vie et de leurs enfants", a indiqué l'ONG internationale, Advocates Aid.
Le mois dernier, une mission pour les droits de l'Homme des Nations unies et de la Commission africaine a appelé le président Koroma à promulguer la Loi pour la sécurisation de l'avortement.
Ce projet de loi très polémique a été approuvé par le Parlement en fin 2015, toutefois le président a refusé de promulguer cette loi suite à des objections de plusieurs groupes dont le Conseil interreligieux.