Dernière mise à jour à 08h36 le 14/06
On enregistre "plusieurs acquis" aujourd'hui dans la prise en compte du genre au sein de la Force de Défense Nationale (FDN, armée nationale) au Burundi, a dclaré lundi une responsable de l'armée burundaise.
12 ans après la naissance de la FDN, le nombre de filles et de femmes militaires au sein de l'armée burundaise, est allé croissant, a indiqué à Xinhua la major Marie-Ange Niyokindi, en charge de la cellule de planification suivi-évaluation au sein du programme DSS (Développement du Secteur de Sécurité).
Elle a révélé qu'à travers les recrutements annuels effectués au cours des dix dernières années au sein de la FDN, on relève aujourd'hui des progrès importants en la matière, à telle enseigne que les effectifs des femmes militaires à l'armée burundaise, atteindraient aujourd'hui 10% des effectifs de ce corps.
Les infrastructures pour l'accueil des filles candidats militaires, déjà érigées notamment dans les enceintes de l'Institut Supérieur des Cadres Militaires burundais (ISCAM), la mise sur pied du "Bureau Genre" devenu aujourd'hui opérationnel au sein de la FDN et l'existence d'une commission permanente en charge de l'intégration du genre au sein de l'armée burundaise, constitue d'autres avancées importantes, a-t-elle noté.
Selon la major, ces résultats positifs ont été obtenus notamment grâce au changement de mentalités favorisé par beaucoup de formations dispensées à l'interne du corps militaire, en rapport avec la question de l'intégration du genre.
"Bien sûr, que ce processus de changement de perception sur l'image de marque de la femme militaire burundaise, a été émaillé, par ici par là, par de dures résistances inhérentes au poids d'une certaine tradition culturelle longtemps encline à la marginalisation de la fille burundaise. Les formations dispensées ont pu redresser certaines attitudes rétrogrades, en montrant l'impérieuse nécessité de l'intégration effective de la femme militaire au sein de l'armée burundaise", a-t-elle fait remarquer.
C'est à cause du poids de ces résistances, a-t-elle révélé, qu'on n'enregistre aujourd'hui aucune femme militaire burundaise avec un grade de général. Aujourd'hui, a-t-elle insisté, seulement huit femmes militaires burundaises ont le grade de major.
Aujourd'hui, a-t-elle souligné, les hommes militaires burundais ont enregistré des avancées en terme comportementale marquées par une écoute attentive des doléances des filles et femmes militaires.
Dans ce processus d'intégration de la femme militaire au sein d'armée burundaise, a dit la major Niyokindi, le programme DSS, exécuté en partenariat avec le gouvernement hollandais, a fourni, en plus de l'appui financier, une expertise technique.
Pour marquer des avancées significatives sur la prise en compte du genre au sein du corps de l'armée, le Burundi gagnerait à ce qu'il y ait une "discrimination positive" en faveur de la femme militaire burundaise, a-t-elle recommandé, avant de faire remarquer que la première fille burundaise a été recrutée au sein de l'armée burundaise, il y a de cela, 22 ans.