Dernière mise à jour à 08h55 le 16/06
Le nombre des cas de viol infantile était passé de 422 en 2014, à 2.358 en 2015 en Tanzanie, soit une croissance de 560%, a révélé mercredi un haut officiel tanzanien à la veille de la Journée mondiale de l'enfant africain.
Ummy Mwalimu, ministre tanzanienne de la Santé, du Développement communautaire, du Genre, des Personnes âgées et des Enfants, a déploré que "cela se passe au moment où nous luttons sérieusement contre l'abus des enfants et le viol infantile".
Le nombre de viols perpétrés par les adultes a toutefois diminué, passant de 5.606 en 2014 à 3.445 en 2015.
La Journée mondiale de l'enfant africain, lancée en 1990 par l'Union africaine (UA) pour commémorer le massacre de 2.000 enfants à Soweto, en Afrique du Sud, le 16 juin 1976, est célébrée cette année avec comme thème "L'abus des enfants est évitable: agir pour protéger les enfants".
Entre janvier et mars derniers, 1.765 cas d'abus d'enfants ont été enregistrés, et le nombre pourrait être élevé à la fin de l'année, a averti la ministre tanznanien.
Elle a déclaré que son département, en collaboration avec le ministère de la Justice et des Affaires constitutionnelles, avait demandé au procureur général de réviser la loi sur l'enfant adoptée en 2009, censée contrecarrer les efforts du gouvernement pour protéger les enfants.
Elle a affirmé que la loi sur le mariage de 1971 est aussi à l'encontre des efforts dans la protection des enfants.
Mme Mwalimu a indiqué que son département fait des efforts pour qu'une nouvelle loi sur l'enfant soit adoptée au Parlement en septembre prochain.
La nouvelle loi doit dissuader les gens d'utiliser les filles âgées de moins de 18 ans comme fille domestique.
Selon une étude effectuée en 2009 par le gouvernement tanzanien en collaboration avec l'Unicef, l'abus sexuel touchait au moins trois filles sur dix âgées de moins de 18 ans et un garçon sur sept de cet âge, a rappelé Mme Mwalimu.
Six filles sur dix souffraient de l'abus sexuel dont des membres de famille étaient à l'origine, et la moitié des enfants étaient victimes de l'abus sexuel par leurs enseignants,indique l'étude.
Mme Mwalimu a affirmé que 49% des violences basées sur le sexe ont lieu à la maison.