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Tanzanie : la campagne contre le mariage précoce porte ses fruits

Xinhua | 08.06.2016 08h40

Une campagne contre les mariages précoces commence à porter ses fruits dans le nord de la Tanzanie, avec l'arrestation de neuf personnes de communautés pastorales Maasai, accusées d'avoir marié de force des jeunes filles dans le cadre de négociations de dot.

Ces arrestations surviennent un mois à peine après une affaire dans laquelle le Réseau contre la mutilation génitale féminine (NAFGEM), basé à Moshi, est parvenu à sauver une jeune fille de 16 ans de communauté Maasai d'un mariage forcé dans le district de Siha sur les flancs du mont Kilimandjaro.

Les autorités d'Arusha, dans le nord de la Tanzanie, ont déclaré que ces jeunes filles devaient être à l'école, mais que leurs parents les ont forcées à se marier.

Wilson Nkhambaku, commissaire du district d'Arumeru, a déclaré que neuf hommes de communauté maasai avaient été arrêtés dans une descente dans ce district dans le cadre de la mise en œuvre d'un décret du président tanzanien John Magufuli ordonnant que tous les enfants inscrits à l'école soient présents à l'école.

"Nous avons mené cette opération de répression dans le cadre de l'application du décret du président de veiller à ce que tous les enfants en âge d'être scolarisés aillent à l'école", a déclaré le commissaire, observant qu'un fort pourcentage de gens vivant dans ce district sont des bergers Maasai, une communauté qui a tendance à ne pas envoyer ses enfants à l'école.

Dans la culture Maasai traditionnelle, les pères promettent souvent leurs filles encore jeune (souvent de 12 à 14 ans et parfois même moins) à des hommes plus âgés.

Ces jeunes filles ont un corps trop jeune pour bien supporter les rapports sexuels et l'enfantement, de plus elles sont généralement contraintes d'abandonner l'école.

"Il est stupéfiant de voir que cette communauté poursuit ces pratiques culturelles contraignant des jeunes enfants à un mariage précoce, ce qui est contraire aux lois du système d'éducation du pays", a déclaré le responsable.

"En collaboration avec les organes de sécurité du pays, nous avons arrêté huit personnes qui avaient cessé d'emmener leur fille à l'école et l'avaient confié à leur fiancé", a-t-il dit.

Ndoija (les noms ont été changés) est l'une des nombreuses jeunes filles qui ont été victimes de la tradition "barbare" de mariage forcé de jeunes filles dans la communauté Maasai.

Elle a été forcée au mariage à un âge très jeune par un groupe de jeunes garçons Maasai.

Ayant été secourues de ce mariage forcé, la jeune fille est maintenant sous la supervision de la NAFGEM, et a rejoint l'école secondaire de Sangiti, dans la région de Kibosho dans la municipalité de Moshi. Avant de connaître cette expérience pénible, Ndoija avait obtenu de bonnes notes dans chacun des sept examens standard l'année dernière.

Le directeur exécutif du NAFGEM, Francis Selasini, a déclaré que le triste jour en question, la jeune fille avait été envoyée acheter du kérosène par ses parents lorsqu'elle a rencontré un groupe de guerriers maasai qui l'ont enlevée, disant vouloir l'épouser.

"Nous avons reçu des informations de ses camarades, d'enseignants et de certains dirigeants locaux sur cette affaire et nous avons informé la police (Brigade de protection des femmes et de l'enfance) qui s'est rendu sur place et a réussi à secourir la jeune fille", a-t-il raconté.

"Elle a rejoint le premier niveau de l'école secondaire à Sangiti", a déclaré M. Selasini, ajoutant que cette tendance semblait en augmentation ces dernières années.

"Rien que cette année nous sommes parvenus à sauver quatre jeunes filles de mariages forcés", a-t-il dit.

Ayant obtenu sa bourse, Ndoija a appelé le gouvernement à interdire les traditions dépassées des Maasai et d'autres communautés, qui ont un impact négatif sur les jeunes filles.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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