Dernière mise à jour à 08h56 le 30/06
La moitié des pays africains affichent des performances "relativement faibles" dans leur environnement politique en faveur du développement et de la réduction de la pauvreté, a estimé la Banque mondiale dans un rapport publié mardi.
Selon la dernière évaluation de la qualité des politiques et des institutions nationales (CPIA, de son acronyme en anglais) réalisée par la Banque mondiale en 2015, "pour l'Afrique subsaharienne, sept pays sur 38 ont amélioré leur performance tandis que 12 pays ont vu leur note décliner".
"Bien qu'un certain nombre de pays restent très performants, les pays africains éligibles au soutien de l'IDA accusent toujours un retard dans la qualité de leurs politiques et de leurs institutions", a déclaré Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Afrique, à la présentation de la CPIA mardi à Abidjan.
La CPIA évalue la performance et les défis des pays pauvres afin de déterminer l'allocation de prêts à taux zéro et de dons aux pays éligibles au soutien de l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale.
L'IDA est l'une des plus importantes sources d'aide pour les 77 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique.
Pour M. Zeufack, des mesures "urgentes" doivent être prises pour parer aux difficultés macroéconomiques auxquelles font face les pays africains.
Il a cité, entre autres, les pressions à la baisse sur les soldes budgétaires et du compte courant, la baisse des réserves de change, la dépréciation des monnaies, l'inflation et un alourdissement du fardeau de la dette.
L'analyse montre également un "ralentissement de l'amélioration de la gouvernance en 2015".
"Sept pays, à savoir le Ghana, les Comores, le Tchad, la Guinée, Madagascar, le Rwanda et le Zimbabwe, ont renforcé leur cadre de gouvernance, contre neuf pays en 2014, tandis que six pays ont enregistré une baisse, contre quatre en 2014", indique le rapport.
Pour la Banque mondiale, la "faible performance" des pays africains en matière de gouvernance démontre que "la capacité des institutions publiques doit être renforcée afin qu'elles rendent des comptes concernant leurs actions de développement humain, de sécurité et de justice aux citoyens".