Dernière mise à jour à 09h20 le 24/03
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé mercredi soir l'organisation d'un référendum pour chercher à dépasser la crise politique née du rejet par le Sénat de la révision constitutionnelle proposée par l'exécutif.
"Quand les sénateurs ont voté contre les amendements (à la révision) par 33 voix contre 20, ils ont ainsi créé un blocage", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. "Je suis responsable de cette situation et en tant que président, je demande l'arbitrage du peuple mauritanien à travers un référendum qui sera organisé prochainement le plus vite possible", a-t-il ajouté.
Le projet rejeté par les sénateurs prévoit, entre autres, la suppression du Sénat.
Ce rejet a engendré, selon les observateurs, "une crise politique sérieuse", car "c'est la majorité qui a remis en cause sa propre ligne en se mettant dans une impasse politique".
M. Abdel Aziz a réaffirmé qu'il ne cherchait pas à rester au pouvoir. "Je n'ai pas demandé un amendement pour un troisième mandat ou une révision de la Constitution en vue d'un tel objectif comme l'estiment certains opposants", a-t-il précisé, l'opposition l'accusant en effet de vouloir "tripatouiller" la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
Le président a par ailleurs affirmé qu'il n'était plus question d'organiser un dialogue pouvoir-opposition, le qualifiant de "perte de temps".
"Nous n'organiserons aucun dialogue, mais nous irons au référendum en application de l'article 38 de la Constitution pour l'arbitrage du peuple mauritanien sur ces amendements", a-t-il dit. "Il n'est pas logique de faire valoir l'avis de 33 (sénateurs) et de faire taire tout un peuple avec une population de plus de trois millions d'habitants", a affirmé le chef de l'Etat.
Après le rejet par le Sénat du projet de révision constitutionnelle, plusieurs dirigeants de l'opposition ont proposé d'organiser un dialogue politique pour "sortir le pays de la crise". Réunis au sein du Forum national pour l'unité et la démocratie (FNUD), une quinzaine de partis d'opposition avaient auparavant boycotté le dialogue organisé par le pouvoir, dont les recommandations ont été traduites à travers les amendements proposés.