Le chef du gouvernement marocain se rend en Mauritanie pour dissiper un malentendu

Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, est attendu à Nouakchott ce mercredi pour une visite de travail, au cours de laquelle il rencontrera les autorités mauritaniennes afin de dissiper un malentendu provoqué par les récentes déclarations du secrétaire général du parti marocain Istiqlal, a appris mercredi Xinhua de source officielle.

Le leader du parti Istiqlal, Hamid Chabat, avait affirmé que "la Mauritanie fait partie des territoires marocains", déclaration qui a provoqué un tollé en Mauritanie.

Le chef du gouvernement marocain rencontrera le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, actuellement à Zouerate (plus de 600km au nord de la capitale), où il passe des vacances.

Des partis politiques mauritaniens de toutes les tendances ont vivement condamné la déclaration du chef de l'Istiqlal.

Le parti au pouvoir, "Union pour la République", a publié un communiqué dans lequel il a souligné que cette déclaration porte "atteinte à la souveraineté et à l'indépendance de la Mauritanie", ajoutant que "l'atteinte à la souveraineté et à l'indépendance de la Mauritanie n'est pas la meilleure des façons de traiter les questions et les dossiers épineux".

De son côté, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l'une des plus grandes formations de l'opposition, s'est demandé si "les fantasmes de l'Istiqlal et ses élucubrations (ne sont pas) de sordides manœuvres orchestrées en vue de compromettre les rapports fraternels, de confiance et de respect mutuel que le Maroc et la Mauritanie ont, à l'opposé de son discours d'hégémonie et de mépris, tissées depuis plus de quarante ans".

Les islamistes modérés du parti Tawassoul, également de l'opposition, ont réagi par la voie du député Mohamed Ghoulam, lequel a demandé devant l'Assemblée nationale "l'ouverture d'une enquête (à propos) des propos injurieux tenus par le chef du parti Istiqlal".

Par ailleurs, des personnalités indépendantes avaient lancé sur les réseaux sociaux des appels au calme et mobilisé l'opinion afin de "se méfier de ceux qui attisent le feu pour provoquer une crise qui n'existe pas entre la Mauritanie et le Maroc".

Lundi, le ministère marocain des Affaires étrangères a rendu public un communiqué dans lequel il a affirmé qu'il "rejette vigoureusement ces déclarations qui portent atteinte aux relations avec un pays voisin frère et qui démontrent une méconnaissance profonde des orientations de la diplomatie marocaine, qui prônent le bon voisinage, la solidarité et la coopération avec sa sœur qu'est la Mauritanie".

Aucune réaction du gouvernement mauritanien n'a été, jusqu'ici, enregistrée, mais de hauts responsables mauritaniens ont démenti l'existence de malentendu entre leur pays et le Maroc.