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La visite de Shinzo Abe à Pearl Harbor, un show politique

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.12.2016 15h17
La visite de Shinzo Abe à Pearl Harbor, un show politique
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe (C) et le Président américain Barack Obama (à gauche) s'inclinent lors d'une cérémonie de dépôt de couronnes au Mémorial de l'USS Arizona à Pearl Harbor, à Hawaii, États-Unis, le 27 décembre 2016. [Photo / Agences]

Selon la porte-parole du Ministère chinois des affaires étrangères qui s'est exprimée mardi, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui est en voyage à Pearl Harbor mais n'a aucune intention de s'excuser pour l'attaque surprise de la Seconde Guerre mondiale qui coûta la vie à 2 400 Américains, devrait sincèrement réfléchir sur les crimes de guerre commis par son pays plutôt que de « se donner en spectacle ».

« Un soi-disant voyage d'hommages aux victimes à Pearl Harbor pourra-t-il complètement effacer l'histoire de la Seconde Guerre mondiale ? Je crains que ce soit juste des vœux pieux de sa part », a déclaré Hua Chunying, porte-parole lors d'une conférence de presse ordinaire.

Shinzo Abe a visité le site de l'attaque de 1941 à Hawaï, entraînant les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale.

Shinzo Abe a visité plusieurs monuments commémoratifs lundi. Avec le Président américain Barack Obama, il a déposé une couronne au Mémorial de l'USS Arizona avant de s'exprimer sur une base militaire mardi.

Selon les analystes, l'objectif réel de Shinzo Abe n'est pas de réfléchir sur les crimes de guerre du Japon, mais de renforcer son alliance avec les États-Unis, qui pourrait subir de brusques changements quand Donald Trump deviendra Président le mois prochain. Donald Trump a exprimé son opposition au pacte commercial du Partenariat transpacifique proposé par les États-Unis, dont le Japon est membre. Donald Trump a également menacé de forcer les pays alliés à payer davantage pour accueillir des forces américaines.

Soulignant que le principal champ de bataille asiatique de la guerre mondiale contre le fascisme était en Chine, Hua Chunying a déclaré que le Japon « ne pouvait pas tourner la page de l'histoire » sans réconciliation avec les pays asiatiques victimes, y compris la Chine.

« Tout comme aux États-Unis les gens n'oublieront pas l'attaque de Pearl Harbor, le peuple chinois n'oubliera pas l'immense sacrifice de la nation ainsi que les compatriotes victimes du massacre de Nanjing », a de son côté déclaré le porte-parole du Ministère des affaires étrangères, Lu Kang. Plus de 300 000 personnes ont été tuées par les troupes japonaises de décembre 1937 à janvier 1938 pendant le massacre.

Dimanche, 53 Américains et Japonais éminents, dont le cinéaste américain Oliver Stone et le professeur Tetsuya Takahashi, de l'Université de Tokyo, ont envoyé une lettre ouverte à Shinzo Abe pour lui demander s'il avait l'intention de rendre hommage aux victimes de l'agression du Japon dans d'autres pays.

« Allez-vous également vous rendre en Chine, en Corée, dans d'autres nations de l'Asie-Pacifique, ou les autres nations alliées afin de rendre hommage aux victimes de guerre dans ces pays, qui se comptent en dizaines de millions ? », dit la lettre.

Gao Hong, chercheur principal en études du Japon à l'Académie chinoise des sciences sociales, estime que le voyage de Shinzo Abe est destiné à gagner des intérêts politiques plutôt que de « rendre hommage aux victimes, comme il le prétend ».

Selon M. Gao, avec ce genre de gestes diplomatiques, Shinzo Abe espère décharger le Japon du fardeau de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et tourner la page sur les atrocités du Japon pendant la guerre.

Peter Li, professeur à l'Université de Houston, a pour sa part déclaré que la visite de Shinzo Abe à Pearl Harbor est sans signification à moins qu'il ne reconnaisse les crimes de guerre du Japon.

Le refus de Shinzo Abe de s'excuser pour l'attaque de Pearl Harbor n'a pas été « surprenant », a-t-il souligné ; « ce refus d'admettre les crimes japonais contre l'humanité a été démontré dans la politique de Tokyo envers les pays asiatiques qui ont été victimes de l'agression japonaise ».

« Ce refus d'admettre des crimes a également été démontré dans sa dénégation de l'utilisation de femmes asiatiques comme "esclaves sexuelles" pour l'armée japonaise et son déni des crimes de guerre du Japon à Nanjing, en Chine », a-t-il encore dit.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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