Dernière mise à jour à 08h40 le 31/08
Le Soudan du Sud a demandé mercredi un examen du mandat de la Force de protection régionale nouvellement déployée (RPF) de la Mission de maintien de la paix de l'ONU (MINUSS), affirmant qu'il n'est pas satisfait de ses services.
Le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, a déclaré lors d'une conférence de presse que, dans le contexte actuel, le RPF offre peu d'aide au Soudan du Sud car il n'y a plus de menace de violence dans la capitale Juba après les affrontements de l'année dernière entre les forces rivales.
"S'ils (RPF) sont venus pour aider les gens et le gouvernement du Soudan du Sud, nous devrons revoir leur mandat afin qu'ils offrent de meilleurs services à la population du Soudan du Sud au lieu de patrouiller, d'accompagner les réservoirs d'eau vers le bord de la rivière et de se déplacer dans la ville avec des armes à feu, ce qui envoie un message négatif au peuple", a affirmé M. Makuei.
Un contingent supplémentaire de 4.000 casques bleus a été mandaté par le Conseil de sécurité de l'ONU l'année dernière pour soutenir les 12.000 soldats de l'ONU et pour protéger les civils et les installations clés, y compris l'aéroport, suite à une nouvelle violence en juillet 2016.
Mais la RPF a seulement commencé à arriver dans le pays de l'Afrique de l'Est le mois dernier après des négociations prolongées avec le gouvernement sud-soudanais.
La semaine dernière, de nouveaux conflits ont éclaté entre la MINUSS et le gouvernement sur l'habilitation de sécurité et le mandat des casques bleus nouvellement déployés du Rwanda, entraînant une interdiction de vol temporaire de tous les avions de l'ONU. Le différend a ensuite été résolu suite à l'intervention de missions diplomatiques.
M. Makuei a révélé que le gouvernement refuserait d'accepter un nouveau mandat de la RPF en décembre si le Conseil de sécurité ne le révisait pas.
"Ces forces étaient censées venir à un moment où Juba n'était pas en paix, mais Juba est maintenant en paix. Nous devrons revoir le mandat de la RPF", a souligné M. Makuei.
"À la fin de leur mandat en décembre, le gouvernement du Soudan du Sud doit être consulté avant de parler d'un renouvellement. Cette idée de renouvellement automatique sans le consentement du gouvernement n'est pas acceptable et ne sera pas acceptée", a-t-il ajouté.
Le Soudan du Sud a été plongé dans plus de trois ans de conflit. Des dizaines de milliers de gens ont été tués, des communautés réparties sur la base de critères ethniques et des millions de gens sont devenus des déplacés depuis décembre 2013.
Un accord de paix signé en août 2015 entre les leaders rivaux sous la pression de l'ONU a conduit à la création d'un gouvernement d'unité de transition en avril, mais cet accord a été brisé par des combats renouvelés en juillet 2016.
Les Nations unies estiment à au moins 4 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays et dans les pays voisins, et à 7,5 millions le nombre de gens en besoin d'aide humanitaire et de protection.