Dernière mise à jour à 08h47 le 26/09
Le président bissau-guinéen José Mario Vaz a estimé que la solution de la crise politique en Guinée-Bissau est entre les mains du Parlement.
"La solution de la crise n'est pas entre les mains de la communauté internationale, mais de l'Assemblée nationale qui doit exercer sa fonction constitutionnelle", a-t-il déclaré dimanche dans un discours à Gabu, à l'est, à l'occasion de la cérémonies du 44ème anniversaire de l'indépendance du pays.
Le parlement de Guinée-Bissau ne fonctionne pas depuis plus de deux ans en raison de profondes divisions entre les deux principales formations politiques, le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), vainqueur des élections générales de 2014, et le Parti de Rénovation sociale (PRS), deuxième force politique, en alliance avec les 15 députés exclus du PAIGC.
Les deux groupes parlementaire ne s'entendent pas sur les sujets à inscrire à l'ordre du jour du parlement qui n'a pas pu, de ce fait, ni approuver la nomination des Premiers ministres nommés le président Vaz, ni examiner leurs programmes de gouvernement, ni le budget de l'Etat, depuis deux ans.
"Il n'y a pas de session législative irrégulière et à ce jour l'Assemblée nationale est la seule institution de l'Etat qui ne fonctionne pas régulièrement", a fait remarquer le chef de l'Etat.
Pour le président bissau-guinéen, l'accord de sortie de crise signé en octobre dernier à Conakry, a été appliqué parce que Umaro Sissoco Embalo a été nommé Premier ministre parce qu'il a été choisi par un consensus obtenu auprès de plus de 50% des députés.
"Ainsi, le président (bissau-guinéen) a agi en stricte conformité avec la Constitution de la République de Guinée-Bissau et de l'Accord de Conakry. Donc, je n'ai pas violé l'accord (de Conakry) parce que cet accord ne prévoit pas de choix (du PM) ni à la majorité et ni à l'unanimité, mais par consensus", a-t-il soutenu.
L'Accord de Conakry, parrainé par la Communauté économique des États d'Afrique occidentale (CEDEAO), prévoit la formation d'un gouvernement inclusif composé de tous les partis représentés au Parlement et la nomination d'un Premier ministre de consensus ayant la confiance du chef de l'Etat.
"Le parti de la majorité de l'époque (PAIGC) a été invité à se joindre au gouvernement selon sa représentation parlementaire. Cependant, ce parti a refusé publiquement de rejoindre l'exécutif, violant ainsi l'engagement qu'il a pris à Conakry", a-t-il déclaré.
Le président Vaz a également souligné que l'Accord de Conakry n'est pas un accord international mais un accord conclu entre les partis concernés par le différend.
"Les partis signataires ne sont pas habilités à conclure des accords internationaux pour le compte de l'Etat de la Guinée-Bissau", a-t-il conclu.