Dernière mise à jour à 10h24 le 20/10
La chef de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) suit avec la "plus grande attention la situation politique et sociale" au Togo et déplore "l'escalade de la violence" ces dernières semaines dans le pays.
Michaëlle Jean, secrétaire générale de l'OIF, l'a exprimé dans un communiqué publié mercredi, après de nouvelles violences socio-politiques de lundi à mercredi, soldées de trois morts et de destruction de biens à travers le Togo.
"Rien ne peut justifier ces affrontements. Nous pensons aux victimes, aux familles endeuillées, au climat général de peur et de colère", a dit Mme Jean, selon le communiqué.
Ajoutant qu'il faut impérativement privilégier le dialogue en toutes circonstances, elle a déploré que le pays soit confronté à de telles tensions et la population mise en danger.
Mme Jean et les équipes de l'OIF, dont le bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest est basé à Lomé, suivent avec la "plus grande attention la situation politique et sociale sur le terrain", rappelle le communiqué.
Le document poursuit qu'elle continue à maintenir des contacts réguliers avec les plus hautes autorités togolaises ainsi qu'avec les partenaires régionaux et internationaux.
"Il est primordial d'encourager toutes les actions de nature à contribuer à la résolution de cette crise et au retour à un climat apaisé", a-t-elle indiqué.
"Toute la francophonie s'inquiète et se mobilise face à cette situation qu'il faut à tout prix résoudre", a-t-elle souligné.
Une coalition de 14 partis politiques est à couteaux tirés avec le gouvernement togolais sur des réformes constitutionnelles, notamment la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
La coalition exige le retour à la forme initiale de la Constitution de 1992 modifiée en 2002 pour enrayer la limitation du mandat présidentiel et le vote de la diaspora.
Elle rejette le référendum que le gouvernement entend organiser sur un projet de loi qui ramène la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
Depuis deux mois, la Coalition appelle à des marches politiques, marquées de violences, qui drainent des milliers de personnes dans les rues.
Mercredi, une marche prévue dans le même sens et qui appelle au départ du président togolais Faure Gnassingbé, a été étouffée et a donné lieu à de violents affrontements avec des blessés dans plusieurs localités.
Il y a quelques jours, la coalition des 14 partis avait décliné de discuter avec Aichatou Mindaoudou Souleymane qui devrait conduire une délégation de haut niveau de l'OIF pour discuter avec les différents acteurs politiques.
Le chef de file de l'opposition togolaise, Jean-Pierre Fabre, leader de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), fustige la venue annoncée de Mme Mindaoudou qu'il n'estime pas qualifiée pour une médiation dans la crise en cours au Togo.
Mme Mindaoudou Souleymane est l'une des personnalités qui avaient pesé de tout leur poids en 2005 dans la crise politique au Togo pour l'apaisement du climat socio-politique.
La crise était consécutive à l'arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir, avec la bénédiction des hauts gradés des Forces armées togolaises (FAT) après le décès le 5 février de la même année de son père Gnassingbé Eyadèma qui a été au pouvoir d'avril 1967 à février 2005.