Dernière mise à jour à 08h47 le 12/10
De nouvelles mesures sont annoncées en matière d'organisation des manifestations politiques au Togo suite à des "dérives graves" lors des récentes marches politiques ayant drainé des milliers de personnes dans les rues.
Les marches politiques restent autorisées les week-ends mais sont désormais interdites les jours ouvrables où ne peuvent se tenir que des meetings ou réunions politiques en lieux fixes.
Le ministre de l'Administration territoriale, Bayadowa Boukpessi, et celui de la Sécurité, Yark Damehane, ont annoncé ce recadrage de l'organisation des manifestations politiques au cours d'une conférence de presse mardi à Lomé.
Les deux ministres ont fustigé des violences exercées sur les forces de l'ordre et sur la population civile ainsi que la circulation des armes légères au cours des marches politiques qui avaient mobilisé des marées humaines dans les rues.
M. Payadowa Boukpessi a déploré que des "dérives graves" et des "troubles graves à l'ordre public" ont été enregistrés au cours des manifestations qu'organisent depuis deux mois des partis d'opposition à travers le pays.
"Il y a des appels à la désobéissance civile, des appels au sabotage économique, même des appels aux meurtres lancés par des manifestants à l'endroit des autorités et des membres de leurs familles et des services de sécurités", a-t-il précisé.
Rassurant que la liberté de manifestation reste toujours garantie au Togo, M. Boukpessi a expliqué qu'elle se fera dans le respect de la loi et que le recadrage annoncé est "valable pour tout le monde". Le ministre de la Sécurité a vivement déploré la présence des armes à feu au cours des marches politiques et a fait état de situation "inquiétante".
Il a souligné que, dans un tel contexte, l'encadrement des marches politiques par les forces de sécurité devient plus compliqué dans le pays.
C'est à un moment où le pouvoir en place et des partis d'opposition sont à couteaux tirés pour le retour à la forme intégrale de la Constitution de 1992 qui avait fait l'objet de référendum.
Pour le moment, un projet de loi a été adopté par seulement la totalité des 62 députés du parti au pouvoir et qui ramène la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
Une coalition de 14 partis d'opposition qui réclame, par des manifestations politiques, le retour à la Constitution de 1992, rejette l'envoi du projet à un référendum et projette d'organiser de nouvelles marches les jours à venir.