Dernière mise à jour à 09h28 le 15/09
La Commission de la CEDEAO a exprimé mercredi sa volonté d'amener le pouvoir en place et l'opposition au Togo à faire des concessions pour réaliser, par le dialogue, l'alternance et les réformes politiques dans ce pays.
"Nous allons travailler côté de l'opposition, nous allons travailler côté du gouvernement pour que des concessions soient faites pour que l'alternance et les réformes souhaitées on puisse y parvenir par la voie du dialogue", a déclaré Alain Marcel de Souza, président de la Commission, mercredi à Lomé.
M. de Souza, qui séjourne à Lomé depuis mardi à la tête d'une délégation de l'institution, a exprimé cet engagement au sortir d'une audience que leur a accordée le président togolais Faure Gnassingbé.
La délégation est allée rendre compte des revendications de l'opposition au président togolais Faure Gnassingbé, également président de la conférence des chefs d'Etat de la CEDEAO.
Au préalable, elle a discuté séparément avec la mouvance présidentielle, différents partis de l'opposition et des organisations de la société civile.
Se prononçant sur les discussions avec les différents acteurs, M. de Souza a indiqué avoir noté "qu'il y a un problème de confiance".
"Nous avons rappelé aux opposants comme à la mouvance que leur patrimoine commun s'appelle le Togo. Si on déchire le Togo, la communauté régionale ne peut pas rester sans rien faire", a-t-il dit.
Les revendications de réformes politiques portent notamment sur la limitation du mandat présidentiel, un mode de scrutin à deux tours, le vote de la diaspora et la réforme des institutions de sorte qu'elles servent de contrepoids pour la démocratie.
A ces exigences de longues dates, des partis de l'opposition ont récemment ajouté le départ pur et simple du président togolais Faure Gnassingbé qui a été réélu en 2015 pour un mandat de cinq ans.
Faisant état des exigences, M. de Souza a évoqué une "montée des revendications" et des enchères avant d'ajouter : "Nous allons les ramener à des dimensions pour que nous demeurions républicains".
La délégation a noté, a-t-il souligné, une "volonté ferme" du président togolais Gnassingbé de parvenir aux réformes politiques au cœur des agitations que connaît le Togo ces derniers jours.
Mercredi, le président de l'Assemblée nationale Dama Dramani a annoncé que les députés commenceront, dès vendredi, à examiner le projet de loi portant révision constitutionnelle. Ceci, après la clôture jeudi plus tôt que prévue de la session extraordinaire ouverte mardi.
"Ce souci du peuple, nous l'avons bien compris. C'est pour ça que nous faisons entorse aux procédures parlementaires pour nous occuper rapidement et le plus tôt possible du projet de lois de révision constitutionnelle", a-t-il dit.
Sur ce travail dans lequel s'engagera l'Assemblée nationale, M. de Souza a appelé à "laisser le parlement travailler".
"Nous invitons les opposants comme la mouvance à continuer le dialogue et à réaliser ces réformes qui sont une aspiration profonde du peuple", a-t-il conclu.
M. Gnassingbé est arrivé au pouvoir suite au décès en février 2005 de son père le général Eyadèma Gnassingbé qui a dirigé le pays pendant 38 ans, soit d'avril 1967 à février 2005.